samedi 31 mars 2012

491



« Bon Dieu ! C'est une sacrée aventure,- comme on en voit dans les livres ; et c'est ma première traversée comme lieutenant - et je n'ai que vingt ans - et voilà que je tiens le coup aussi bien que n'importe lequel de ces hommes, et mes gars sont à la hauteur de leur tâche grâce à moi. »

vendredi 30 mars 2012

490



« Nous sommes victimes d'une conspiration, mon cousin, d'une conspiration des dieux, des démons et des épées. Ils veulent la mort de l'un de nous deux. Je pense que c'est ta mort qu'ils veulent, plutôt que la mienne. Et c'est pour cette raison que je ne te tuerai pas ici. »

jeudi 29 mars 2012

489



« La brièveté de la vie est trompeuse: chacun de nous est aussi vieux que toute l'espèce vivante et nos vaisseaux sanguins sont tributaires de l'océan de cet immense passé. »

mercredi 28 mars 2012

488



« La tête d’un homme, quand même hein ! Grand – grand – GRAND. Mystère. Sujet. E. machine. Empêtrement. Enfermement. Surtout pour ce qui est de Lu là, sujet, mystère. Le mystère, disons, comme sujet – et comme mystère, le sujet. »

mardi 27 mars 2012

487



« Un soir Mauve dansa avec une grosse femme, il se colla à elle et sentit sa peau, à travers les vêtements, l’énorme panse flottante et bourrelée qua la danse parcourait d’ondes, comme un magma incertain qui aurait voulu le masser dans un mouvement de roulis, de même la femme ressentit sa maigreur. »

lundi 26 mars 2012

486



« Le bord du lac, des enfants et leurs feux d’artifice, les pères délégués. Des familles les entourent. Par manque d’argent, ils ont choisi les auberges les plus populaires. Ils s’insèrent dans l’ordre familial. Les bébés gémissent. Eux, ils se touchent, ils se caressent, ils s’aiment dans leurs robes de nuit d’été. »

dimanche 25 mars 2012

485



« J’avance vers davantage de lumière
Les barques désormais
Sont vides
Elles ont accosté pleines de rires et chansons
Qui ne sont pas pour moi
Qui ne sont pas pour nous
Qui avons notre propre répertoire à crêpe noir ou satin rouge
Mais c’est la vie ordinaire qui exige, comment dire ? autre chose, de moins !
de plus !
J’avance
Ce que j’entends c’est le fracas de rames
Mêlé aux cloches catholiquement triomphantes
Ô comme nous sommes civilisés !
Nous qui avons pourtant tout à apprendre des vagues et de la régularité avec la quelle elles viennent se heurter au quai
Il me faut maintenant passer le pont
Atteindre la ruelle où sèche le linge
Ce lieu où le linge sèche »

samedi 24 mars 2012

484



« Les enfants tristes voyagent pour se distraire. »

vendredi 23 mars 2012

483



« Panthéistes que nous sommes peut-être, nous ne devons pas prendre trop au sérieux le fait que nous soyons des individus différents : nous formons les différents organes de la divinité continue. C’est-à-dire que l’Esprit-Saint a écrit tous les livres, mais aussi qu’il lit tous les livres puisqu’il est, sur un certain plan, en chacun de nous. »

jeudi 22 mars 2012

482



« The bicycles go by in twos and threes - 

There's a dance in Billy Brennan's barn tonight, 

And there's the half-talk code of mysteries 

And the wink-and-elbow language of delight. 

Half-past eight and there is not a spot 

Upon a mile of road, no shadow thrown 

That might turn out a man or woman, not 

A footfall tapping secrecies of stone.  
 

I have what every poet hates in spite 

Of all the solemn talk of contemplation. 

Oh, Alexander Selkirk knew the plight 

Of being king and government and nation. 

A road, a mile of kingdom. I am king 

Of banks and stones and every blooming thing.

Les cyclistes s’en vont par deux ou trois – 

Ce soir il y a bal dans la grange de Billy Brennan, 

Il y a le langage à demi prononcé des mystères 

Et la complicité délicieuse des clins d’œil et des coups de coude. 

Huit heures et demie et il n’y a pas une tache 

Sur une lieue de route, ni même une ombre portée 

Qui révèle homme ou femme, pas un 

Pas révélant des secrets de pierre. 

Je possède ce que tout poète hait en dépit
Des discours solennels sur la contemplation. 

Oh, Alexander Selkirk connaissait bien la condition 

D’être à la fois roi, gouvernement et nation. 

Une route, un royaume d’une lieue. Je suis roi 

Des talus, de la pierraille, et de tout ce qui fleurit.»

mercredi 21 mars 2012

481



« Tu ne brillais pas dans ces catacombes, et par dessus-tout, tu craignais d’y rencontrer ton double sous la forme d’un prêtre ou d’un avocat mort depuis longtemps, desséché, horrible à voir. »

mardi 20 mars 2012

480



«Cependant tous les objets, et les choses, et les instruments réclament. Qui nous dirige et qui nous mène, où devons-nous aller ensemble ? Et vers quoi. Le voyageur sait que les éléments exigent une décision. Un acte accompli dans la clarté. Mais voilà, ce n’est pas encore le temps de calmer le tumulte et de rompre la majesté de la nuit. »

lundi 19 mars 2012

479



« tout se dédouble, la haie, l’angle des murs, ma main, tout s’abandonne dans son ombre & c’est la nuit »

dimanche 18 mars 2012

478



« Lay, lady, lay, lay across my big brass bed
Lay, lady, lay, lay across my big brass bed
Whatever colors you have in your mind
I'll show them to you and you'll see them shine.

Lay, lady, lay, lay across my big brass bed
Stay, lady, stay, stay with your man awhile
Until the break of day, let me see you make him smile
His clothes are dirty but his hands are clean
And you're the best thing that he's ever seen.

Stay, lady, stay, stay with your man awhile
Why wait any longer for the world to begin
You can have your cake and eat it too
Why wait any longer for the one you love
When he's standing in front of you.

Lay, lady, lay, lay across my big brass bed
Stay, lady, stay, stay while the night is still ahead
I long to see you in the morning light
I long to reach for you in the night
Stay, lady, stay, stay while the night is still ahead. »

samedi 17 mars 2012

477



« Il est surtout une couleur qui ne cesse de me hanter : l’orange même de l’anorak d’Estelle Neumann à la seconde où j’allais la pousser. »

vendredi 16 mars 2012

476



« Les gens tuent, enterrent, divorcent, se marient, changent de sexe, disjonctent, donnent naissance sans que les autres le sachent. Les gens ont des triplés dans la salle de bain sans que les autres le sachent. »

jeudi 15 mars 2012

475



« D’abord, il découpait l’enveloppe externe du scrotum et la jetait de côté ; ensuite, il forçait un testicule vers le bas, puis l’autre, fendait la membrane couleur arc-en-ciel qui les entourait, les arrachait et les lançait dans le feu où rougeoyaient les fers à marquer. Étonnamment, il y avait peu de sang. Au bout de quelques instants, les testicules explosaient comme d’énormes grains de pop-corn. Certains hommes, paraît-il, les mangeaient avec un peu de sel et de poivre. « Amourettes », les appelait Phil avec son sourire narquois, et il disait aux jeunes aides du ranch que s’ils s’amusaient avec les filles ils feraient bien d’en manger eux aussi. George, le frère de Phil, qui, lui, se chargeait d’attacher les bêtes, rougissait d’autant plus de ces conseils qu’ils étaient donnés devant les ouvriers. George était un homme trapu, sans humour, très comme il faut, et Phil aimait bien l’agacer. Quel grand plaisir, pour Phil, d’agacer les gens ! Personne ne portait de gants pour des opérations aussi délicates que celle de la castration, mais on en mettait pour presque tous les autres travaux, car il fallait se protéger les mains des frottements de corde qui brûlent la peau, des échardes, des coupures et des ampoules. Tout le monde portait des gants pour prendre le bétail au lasso, poser les piquets de clôture, marquer les bêtes au fer ou leur lancer du foin, et même tout simplement pour monter et faire courir les chevaux ou conduire les troupeaux. Tout le monde, sauf Phil. »

mercredi 14 mars 2012

474




« The West's asleep. Let England shake,
weighted down with silent dead.
I fear our blood won't rise again.

England's dancing days are done.
Another day, Bobby, for you to come home
& tell me indifference won.

Smile, smile Bobby, with your lovely mouth.
Pack up your troubles, let's head out
to the fountain of death
& splash about, swim back and forth
& laugh out loud,

until the day is ending,
& the birds are silent in the branches,
& the insects are courting in the bushes,
& by the shores of lovely lakes
heavy stones are falling. »

mardi 13 mars 2012

473



« Est-elle si active encore la magie des métamorphoses ? »

lundi 12 mars 2012

472



« Vivre de façon raisonnable – expérience qu’il avait tentée à une ou deux reprises dans sa vie – s’était avéré ennuyeux, le plus souvent après quelques jours seulement. Une vie sensée ne lui avait jamais rien apporté qui vaille, à part des beuveries et des parties de cartes où il jouait jusqu’à sa dernière chemise. La folie était parfois plus stimulante. »

dimanche 11 mars 2012

471



« Cette terre heureuse, dénommée Breanza, de « bre » qui signifie chanceux, compte parmi les plus riantes et les plus verdoyantes de notre province et c’est l’assise naturelle de ces très vastes  et très envoutantes demeures qu’édifièrent nos plus remarquables ancêtres pour leurs heures oisives, après les querelles citadines et les importunités des jalousies politiques : en les entourant d’idoines et adéquates plantations, qui dominant la banalité peuplent d’un peuple fantasque et noble d’anciens jardins. »

samedi 10 mars 2012

470



« L’idéologie est l’âme de la vie, même quotidienne. Elle ne se contente pas d’indiquer son caractère, mais elle le forme également aujourd’hui encore. Et pourtant tout le monde s’en moque joyeusement. »

vendredi 9 mars 2012

469



« Toda la pretensión de quien comienza oración-y no se olvide que esto importa mucho-ha de ser trabajar y determinarse y disponerse, con cuantas diligencias pueda, a hacer su voluntad conforme a la de Dios (...). Quien más perfectamente tuviera esto, más recibirá del Señor, y más adelante estará en el camino. »

jeudi 8 mars 2012

468



« Pouvoir ici ou là dire sur le ton du regret sincère : « Pourquoi en fut-il ainsi ? », comme cela ressemble à une aventure, comme cela flatte agréablement ! Ceux qui ont commis une faute peuvent si gentiment s’apaiser, se faire des bonnes grâces, se témoigner une douce miséricorde, ils rentrent toujours en faveur d’eux-mêmes. Ils s’exclament : « Je ne voudrais pas être différent », et il existe aussi une vérité extrêmement simple, selon laquelle les joies les plus raffinées sont volontiers à ceux qui sont privés de joies.
La souffrance ne veut-elle pas aussi être nourrie ? »

mercredi 7 mars 2012

467



« Il avait parfois des manières de noceur, c’est pourquoi on ne pouvait en aucun cas le compter au nombre des individus honnêtes. »

mardi 6 mars 2012

466



« Je ne sais si je raconterai cette histoire comme il convient ; au départ, je sais seulement que, dans un grand roman dont le nombre de pages imprimées doit s ‘élever à près de neuf cents, il y a un personnage tragi-comique, dont l’essence consiste à ne pas vouloir être ce qu’il est, et à vouloir être plus que ce qu’il serait jamais en mesure de faire de lui-même. »

lundi 5 mars 2012

465




« La mort présente, immense, inéluctable et invisible, planait sur tous ces pauvres hommes qui l’avaient appelée et déchaînée.
Pendant ce temps, le grondement infernal, le roulement sourd, le tambourinage géant, continuait sans arrêt. »