vendredi 31 octobre 2014

739



« Herbes qui ondulent. Bruit des herbes. Bruit de froissement des herbes. Murmure de la mauvegarde, de la chougda, de la marche-sept-lieues, de l’épernielle, de la vieille-captive, de la saquebrille, de la lucemingotte, de la vite-saignée, de la sainte-valiyane, de la valiyane-bec-de-lièvre, de la sottefraise, de l’iglitsa. Crissements de l’odilie-des-foins, de la grande-odilie, de la chauvegrille ou calvegrillette. Sifflement monotone de la caracolaire-des-ruines. Les herbes avaient des couleurs diverses et même chacune avait sa manière à elle de se balancer sous le vent ou de se tordre. Certaines résistaient. D’autres s’avachissaient souplement et attendaient un bon moment, après le souffle, avant de retrouver leur position initiale. Bruit des herbes, de leurs mouvements passifs, de leur résistance.
Le temps s’écoulait.
Le temps mettait du temps à s’écouler, mais il s’écoulait. » 
 

mercredi 29 octobre 2014

738



« Je ne suis pas moi mais le vent qui souffle à travers moi. »

lundi 27 octobre 2014

737



« C'était un endroit comme un autre pour mourir. » 
 

vendredi 24 octobre 2014

736



« Le spectacle est l’origine du monde. »

mercredi 22 octobre 2014

735



« Tintin, conclut-elle en se tapant le menton avec l'index et le médius de la main droite. » 
 

lundi 20 octobre 2014

734



« Il plut pendant tout septembre.
Mes élèves n'étaient pas des monstres : c'étaient des enfants qui avaient peur de tout et riaient sans raison. On m'avait confié la petite classe, non pas la plus petite mais le cours élémentaire; ça faisait beaucoup de petits corps semblables; j'apprenais à les nommer, à les reconnaître, courant sous la pluie vers le trou venteux des préaux, pendant les récréations, tandis que derrière les hautes fenêtres je les observais, et puis tout à coup je ne les voyais plus, rencognés sous un auvent, derrière le corps multiple et cavalier de la pluie. J'étais seul dans la salle d'école. Je regardais sur tout un rang de patères leurs cabans pendus qui fumaient encore des pluies du matin, comme sèchent dans un bivouac les paletots d'une armée naine; je les nommais aussi ces petites défroques, je les attribuais, avec un peu d'émoi. »

vendredi 17 octobre 2014

733



«  Pour moi, la légèreté est liée à la précision et à la détermination, nullement au vague et l’aléatoire. Comme disait Paul Valéry : “Il faut être léger comme l’oiseau, et non comme la plume.” »

mercredi 15 octobre 2014

732



« Une petite tache brille entre les paupières qui battent. La chambre est vide et les volets s'ouvrent dans la poussière. C'est le jour qui entre ou quelque souvenir qui fait pleurer tes yeux. Le paysage du mur - l'horizon de derrière - ta mémoire en désordre et le ciel plus près d'eux. Il y a des arbres et des nuages, des têtes qui dépassent et des mains blessées par la lumière. Et puis c'est un rideau qui tombe et qui enveloppe toutes ces formes dans la nuit. »

lundi 13 octobre 2014

731



--> « Ce qui est tombé,
Ce qui vient,
Ce qui n’est pas dans moi,
Ce qui n’est pas de moi,
Ce qui n’est pas venu de moi,
De vraiment loin de moi,
Venu de loin de moi,
De vraiment loin des ventres, de vraiment loin de ce qu’on sait des ventres,
De ce qu’on sait de l’anatomie des ventres, »

vendredi 10 octobre 2014

730



« When the day is done / Down to earth then sinks the sun / Along with everything that was lost and won / When the day is done. / When the day is done / Hope so much your race will be all run / Then you find you jumped the gun / Have to go back where you began / When the day is done. / When the night is cold / Some get by but some get old / Just to show life's not made of gold / When the night is cold. / When the bird has flown / Got no-one to call your own / Got no place to call your home / When the bird has flown. / When the game's been fought  / You speed the ball across the court / Lost much sooner than you would have thought / Now the game's been fought. / When the party's through / Seems so very sad for you / Didn't do the things you meant to do / Now there's no time to start anew / Now the party's through. / When the day is done / Down to earth then sinks the sun / Along with everything that was lost and won / When the day is done. »

mercredi 8 octobre 2014

729



« Y avait trois petits keupons
Avec des jolis blousons
Et des docs à coke, des ceintures cloutées et des cheveux décolorés

Le premier petit keupon
Faisait de jolies chansons
Et le samedi soir
Avec sa guitare
Il jouait le rock'n'roll
(…)
Le deuxième petit keupon
Faisait pousser du gazon
Et le samedi soir
Broutait dans les squares
Avec ses copains canards

Le troisième petit keupon
Avait de l'imagination
Il rentrait du bar
Tous les samedis soir
Avec son ami Babar »

lundi 6 octobre 2014

728


« Sans s'incliner, il releva jusqu'à ses lèvres et baisa sa main de cygne - après quoi ils restèrent l'un devant l'autre, les yeux dans les yeux, lui jouant avec des pièces de monnaie dans les poches de son pantalon, sous son veston remonté en bosse, elle manipulant son collier, et l'on eût dit que chacun réfléchissait la lumière incertaine à laquelle s'était catastrophiquement réduit tout l'éblouissement de leur accueil réciproque. Elle était Ada plus que jamais, mais un éclat d'élégance nouvelle s'était ajouté à son charme sauvage. Ses cheveux encore plus noirs étaient tirés en arrière et relevés au-dessus de la nuque en un chignon luisant et la ligne Lucette de son cou nu, mince et droit, le frappa comme une surprise déchirante. »




































vendredi 3 octobre 2014

727



« Le garçon fut réveillé par le soleil qui entrait par la fenêtre. Mais ses rayons étaient plus faibles que d'habitude car ils avaient du mal à passer à travers le feuillage très dense qui se trouvait, maintenant, devant la maison. Jacques se leva et regarda avec curiosité à l'extérieur. Les haricots avaient bel et bien germé. En quelques heures, ils étaient devenus des plantes immenses dont le haut atteignait le ciel. On n'en voyait même pas la fin. Les feuilles et les troncs formaient un escalier très pratique. »

mercredi 1 octobre 2014

726



« je vois l’homme sous la femme et la femme sous l’homme, je vois le sexe de la femme autour du sexe de l’homme, je vois le doigt de la femme dans l’anus de l’homme, je vois le majeur de l’homme dans l’anus de la femme, je vois le sexe de l’homme dans le sexe de la femme »