vendredi 30 septembre 2011

315



« Je suis un chien ! avec un soupçon de gène de cochon, pour mieux ressembler génétiquement à l'homme et pouvoir communiquer avec lui. Mon nom est Hulk, en hommage à un dieu dont nous avons conclu qu'il venait de chez vous. »

jeudi 29 septembre 2011

314



« Elle obtint un succès de fou rire. »

mercredi 28 septembre 2011

313



« Le jour où Christa a pilé des piments entre ses mains avant de me masturber et de me demander – pour reprendre ses mots – de l’enculer, j’ai compris toute la beauté et la sagesse du célibat. »

mardi 27 septembre 2011

312



« appui en tête
appui sur le diaphragme
articulation phonation
aspect de l’action verbale

à tue-tête
avant que tous les grecs vous parlent par ma
au timbre à l’étoffe à l’étendue
avec résonance de poitrine »

lundi 26 septembre 2011

311



« Cette terre gémit sur la jeunesse sortie d'elle, massacrée par Xerxès, le pourvoyeur d'Hadès, qu'il va gavant de Perses. Descendus chez Hadès, des hommes par milliers, fleur de ce pays, archers triomphants, foule innombrable et compacte, ont à jamais péri - pleurez, pleurez sur nos vaillants soutiens ! - et l'Asie, roi de cette terre, pitoyablement, pitoyablement, a fléchi le genou. »

dimanche 25 septembre 2011

310



« On lui avait
tendrement
fermé les
yeux
néanmoins la
paupière droite
qui s’était
légèrement
soulevée
laissait voir
une minuscule
tranche
de regard. »

samedi 24 septembre 2011

309



« Elle n'a rien d'une autre fille des hommes! As-tu vu ses grands yeux sous ses grands sourcils, comme des soleils sous des arcs de triomphe? Rappelle-toi: quand elle a paru, tous les flambeaux ont pâli. Entre les diamants de son collier, des places sur sa poitrine nue resplendissaient; on sentait derrière elle comme l'odeur d'un temple, et quelque chose s'échappait de tout son être qui était plus suave que le vin et plus terrible que la mort. »

vendredi 23 septembre 2011

308



« C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar. Les soldats qu'il avait commandés en Sicile se donnaient un grand festin pour célébrer le jour anniversaire de la bataille d'Eryx, et comme le maître était absent et qu'ils se trouvaient nombreux, ils mangeaient et ils buvaient en pleine liberté. »

jeudi 22 septembre 2011

307






« Alors cessez de jouer. Formez votre esprit, il est le seul bien dont vous disposez. »

mercredi 21 septembre 2011

306






« Les femmes sont l’ironie de la société. »

mardi 20 septembre 2011

305



« Comme les masques sont les signes qu’il y a des visages, les mots sont le signe qu’il y a des choses. Et ces choses sont des signes de l’incompréhensible. »

lundi 19 septembre 2011

304



« Cela ne demande qu’un petit effort ! Pourquoi est-ce que personne n’en fait ? J’imagine très bien un monde différent. Il ne s’agirait que de mettre à leur place quelques accents. »

dimanche 18 septembre 2011

303






« Vainement j'écartai ces idées, elles mirent en un instant mon imagination en débauche. Je voyais déjà la Comtesse nue, dans les bras d'une autre femme, les cheveux épars, pantelante, abattue et que tourmente encore un plaisir avorté. »

samedi 17 septembre 2011

302



« La parenthèse se ferma avec un bruit sec. »

vendredi 16 septembre 2011

301


« Chaque matin, elle s'asseyait à son bureau, parfaitement immobile, fermait les yeux, et récitait courageusement la nouvelle litanie des années soixante-dix: « Aujourd'hui est le premier jour du reste de ma vie. »


jeudi 15 septembre 2011

300



« À travers la barrière, entre les vrilles des plantes, je pouvais les voir frapper. Ils s'avançaient vers le drapeau, et je les suivais le long de la barrière. Luster cherchait quelque chose dans l'herbe, près de l'arbre à fleurs. Ils ont enlevé le drapeau et ils ont frappé. Et puis ils ont remis le drapeau et ils sont allés vers le terre-plein, et puis il a frappé, et l'autre a frappé aussi. Et puis, ils se sont éloignés et j'ai longé la barrière. Luster a quitté l'arbre à fleurs et nous avons suivi la barrière, et ils se sont arrêtés, et nous nous sommes arrêtés aussi, et j'ai regardé à travers la barrière pendant que Luster cherchait dans l'herbe.
« Ici, caddie. » Il a frappé. Ils ont traversé la prairie. Cramponné à la barrière, je les ai regardé s'éloigner.
« Ecoutez-moi ça, dit Luster. A-t-on idée de se conduire comme ça, à trente-trois ans ! Quand je me suis donné la peine d'aller jusqu'à la ville pour vous acheter ce gâteau. Quand vous aurez fini de geindre. Vous n'pourriez pas m'aider à trouver ces vingt-cinq cents pour que je puisse aller au théâtre, ce soir ? »
Ils frappaient encore un peu, là-bas, dans la prairie. Je me suis dirigé vers le drapeau, le long de la barrière. Il claquait sur l'herbe brillante et sur les arbres. »



mercredi 14 septembre 2011

299


« Comme si on avait toute la nuit devant nous, et qu’il allait prendre la nuit entière à raconter son histoire. Mais ce n’était pas aussi long que ça. Et même ce n’était pas très long, quand on pense à ce qu’il nous dit ce soir-là. Aussi l’Oncle Gavin disait-il que peu de mots suffisent pour faire le compte de toute expérience humaine ; que tout avait déjà été résumé en neuf mots : il est né, il a souffert, il est mort. »



mardi 13 septembre 2011

298



« (…) j’étais très angoissé, mais hors de question de se masturber ici j ‘ai pensé j’aurais pu, c’est vrai, avoir des mots moins malsonnants aux oreilles de la victime l’affaire a bientôt fini d’être triée, étudiée et jugées je me suis toujours mal défendu »

lundi 12 septembre 2011

297


« je suis retourné promener mon chien
tous les jours de la semaine
au petit matin
le quatrième jour enfin
je l’ai revu
après ma ronde
non ce n’est pas vrai
je suis rentré chez moi
sans avoir eu ce bonheur
je me suis masturbé
j’étais seul
je devenais boulimique
chaque jour qui passe
son souvenir
dans ce parc
hantait mes nuits
je rêvais en m’endormant »

dimanche 11 septembre 2011

296



« Alors elles embrassèrent Jeanie l’une après l’autre, et la caressèrent, et la firent boire, et on parvint à faire sourire la dame qui cousait dans la petite loge.
Cependant un violon jouait devant la porte et Jeanie s’était endormie. Deux femmes la portèrent doucement sur un lit, dans une chambrette, par un petit escalier.
Puis toutes ensemble dirent :
– Faut lui donner quelque chose. Mais. quoi ?
Le perroquet se réveilla et jabota.
– Je vas vous dire, expliqua la grosse.
Et elle parla longuement à voix basse. Une des femmes s’essuya les yeux.
– C’est vrai, dit-elle, nous n’en avons pas eu, ça nous portera bonheur.
– Pas ? elle pour nous quatre, dit une autre.
– On va demander à Madame de nous permettre, dit la grosse.
Et le lendemain, quand Jeanie s’en alla, elle avait à chaque doigt de sa main gauche un anneau d’alliance. Son amoureux était bien loin ; mais elle frapperait à son cœur, pour y rentrer, avec ses cinq anneaux d’or. »

samedi 10 septembre 2011

295



« Jeanie pensa que c’étaient les hôtelleries des matelots revenant du pays des femmes noires et des oiseaux de couleur. Et elle eut un grand désir d’attendre son amoureux dans une telle hôtellerie, qui avait peut-être l’odeur du lointain Océan.
Levant la tête, elle vit des figures blanches de femmes, appuyées aux fenêtres grillées, où elles prenaient un peu de fraîcheur. Jeanie poussa une double porte, et se trouva dans une salle carrelée, parmi des femmes demi-nues, avec des robes roses. Au fond de l’ombre chaude un perroquet faisait mouvoir lentement ses paupières. Il y avait encore un peu de mousse dans trois gros verres étranglés, sur la table.
Quatre femmes entourèrent Jeanie en riant, et elle en aperçut une autre vêtue d’étoffe sombre, qui cousait dans une petite loge. »

vendredi 9 septembre 2011

294



« Je ne veux pas de l'amour. Si je me mets à aimer des trucs, je sais que ça va être pire, que ce sera encore une chose qui me causera du souci. Tout est moins douloureux quand on n'aime pas. »

jeudi 8 septembre 2011

293



« Tandis que la vendeuse enregistre les achats de Charles, je joue avec le bébé que Nancy tient dans ses bras, lui tendant ma carte American Express platine qu'il tente d'attraper d'une petite main avide, mais je secoue la tête, prenant une voix haut perchée et lui pince le menton, agitant la carte devant son visage en gazouillant : « Mais oui, je suis un assassin, et je suis un psychopathe, mais oui, tu vois, j'aime bien tuer les gens, oh oui, j'aime bien ça, mon amour, ma petite puce, oh que j'aime ça... » »

mercredi 7 septembre 2011

292



« « Que diriez-vous, si je vous attachais ? » Ces dix syllabes. Exactement sur ce ton. Certaines me repoussent sur-le-champ. Mais elles ne représentent qu’un faible pourcentage. Très faible. Étonnamment faible, sans doute. Je sais si la chose aura lieu quand je pose la question. Je le sais presque toujours. »

mardi 6 septembre 2011

291



« Mais c’est pas la question si tu veux savoir la question c’est comment la fille raconte elle arrive en avance ici à la zone d’accueil d’arrivée du terminal avec déjà les grandes eaux de l’amour qui commence à suinter avec les violons et les promesses enfin et la confiance en elle est là elle raconte tout heureuse et confiante comme une espèce de conne pathétique elle dit quand enfin il arrive le vol et comment tout le troupeau commence à se presser sur la passerelle et il est pas dans la première vague et pas non plus dans la deuxième et comment ils sortent par vagues par petits paquets presque si le bazar était si tu veux en train de chier tu vois quoi… »

lundi 5 septembre 2011

290



« Comment peut-on savoir de quoi est faite une tempête avant de l’avoir sur le dos ? »

dimanche 4 septembre 2011

289



« Why did they make birds so delicate and fine as those sea swallows when the ocean can be so cruel? »