dimanche 3 juillet 2011

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« Qvel defaftre nouueau, quel eftrange malheur
Me brade le Deftin, me banniffant de l'heur
Dont le pouuois iouyr cefte nuit pres de celle
Qui brufle comme moy d'vne amour naturelle!
Hé quoy? tenant ma langue aupres l'yuoire blanc
De fa bouche de bafme, enté flanc contre flanc,
Voyant du beau Printemps les richeffes efclofes,
Deffus fon large fein les œillets & les rofes,
Vn tetin ferme & rond en fraife aboutiffant,
Vn crefpe d'or frifé fur vn teint blanchiffant,
Vn petit mont feutré de moufle delicate,
Tracé fur le milieu d'vn filet d'efcarlate
Sous vn ventre arrondi, graflet & potelé,
Vn petit pied mignard, bien fait & bien moulé,
Vne gréue, vn go no ail, deux fermes rondes cuifles,
De l'amoureux plaifir les plus rares delices,
Vn doux embraflement de deux bras gros & longs,
Mille tremblans foufpirs, mille baifers mignons. »