vendredi 20 juillet 2012

555



« La chambre, par exemple, était un lieu où, nu sous des draps tièdes, et si on restait à lire, à veiller, sans bouger, sans parler, les souris, non, une souris, elle ou son frère, ferait une audacieuse apparition, et se hasarderait même sur le couvre-lit, à leurs pieds, comme si elle suivait un chemin nécessaire, inévitable quel qu’en soient les dangers nouveaux.
Et elles dévisageaient les deux garçons avec une telle malice et mêlaient tant d’hésitations, de retours et d’avances effrontées dans leur passage que, de vermines, elles devenaient êtres nains, êtres fées, proches des gnomes, des lutins, des servans, de toutes les canailles miniatures qui, autrefois, peuplaient le monde et ricanaient derrière les gens avant de leur jouer un tour. »