lundi 31 octobre 2011

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«  Je me vis ouvrir, comme par hasard, la fenêtre qui me coupait du monde : la lune brillait de tout son éclat dans un ciel clair qui illuminait la montagne. M’échappant de la joyeuse compagnie qui tenait salon, je traversais le jardin de fleurs et d’orangers lorsqu’un bosquet, à mi-chemin entre la maison et les rochers, attira mes pas vers quelque marches creusées à même le roc. Par bonheur, je parvins à arpenter les cent premiers degrés de ce curieux escalier et atteignis mon premier refuge avant qu’un très sombre nuage, poussé par le vent du Nord, ne vînt voiler la face de la lune et éclipser la lumière qui m’avait servi de guide jusque là. Que me restait-il à faire ? Les marches étaient bien trop raides, bien trop précaires, bien trop irrégulières pour redescendre dans l’obscurité et, puisqu’il me fallait rester dans l’obscurité pour quelque temps, je me consolai en me disant que la lumière ne manquerait pas de revenir bientôt. »