mardi 8 mars 2011

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« Et quand j’aurai raconté l’apparition de cette reine Maritorne qui pesa sur toute mon enfance, à la façon d’un obscur cauchemar, j’aurai clos la série de mes contes d’enfance, terminé la suite de ces histoires falotes, au parfum suranné et vieillot, dont Nanon enchanta mes premières années et qui, à l’heure qu’il est, évoquent encore à mes yeux tout un coin de province aujourd’hui disparu, de société  tout à fait oubliée, et cela avec le charme indéfinissable qu’exhalent, à la fin d’octobre, certaines charmilles et allées de tilleuls : odeur fade et piquante de terreau de cimetière, parfum d’éther et de feuilles mortes. »