mercredi 9 mars 2011

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« Un jour où je m’étais éloigné des maisons et où je suivais le rivage, m’efforçant de dresser un inventaire de tout ce que j’y rencontrai à chaque pas — écrevisses mortes, serpents d’eau, morceaux de ferrailles, fins ossements d’oiseaux, touffes de plumes… —, j’ai été moi-même assailli par l’un d’entre eux. Il s’agissait d’un animal de belle taille, aux oreilles pointues, c’est tout ce que je peux en dire. Je ne l’avais ni vu ni entendu venir quand il m’a chargé, comme si je lui avais causé le moindre tort, à lui ou à sa famille, d’une distance d’environ cinquante mètres. Par bonheur il se trouvait à mes pieds une pièce métallique, provenant de la construction navale, dont j’ai eu le temps de m’emparer pour la brandir. »