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vendredi 24 février 2012

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« Tout a l'odeur de son odeur inodore ;
ça goutte, ça gicle, ça se déverse, ça jaillit,
son pas progressivement, mais pêle-mêle, aveuglément,
ça mouille biscuits, chapeaux de feutre et culottes,
ça stagne comme une flaque de sueur sous les roues du fauteuil roulant,
ça emplit les pissotières d'un flot saumâtre, et ça gargouille
dans les fours ; et puis ensuite c'est simplement là, humide et sombre,
calme, immobile, et ça monte tout simplement, lentement, lentement,
faisant remonter de petits objets, des jouets, des objets précieux,
des flacons pleins de liquides infâmes,
entraînant tout sans distinction dans ses tourbillons,
objets de caoutchouc, objets morts et brisés ; jusqu'au moment
Où tu la sens toi-même à l’intérieur de ta poitrine, »

jeudi 9 juin 2011

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« "Je ne suis pas un héros, tu te trompes sur mon compte. Je fais face quand il le faut. Mais je ne me bouscule pas pour empoigner la roue de l'Histoire, comme vous autres !" Et vint alors un mot complètement désarmant : "Je suis trop paresseux pour ça !" L'explication qui suivit, sur la belle qualité qu’était la paresse, qui permettait à ;l'homme de développer sa raison et d'agir avec réflexion, culmina dans cette sentence : "On a le temps de penser. L'application au travail ne fait que gêner." »