« Le
garçon fut réveillé par le soleil qui entrait par la fenêtre. Mais ses rayons
étaient plus faibles que d'habitude car ils avaient du mal à passer à travers
le feuillage très dense qui se trouvait, maintenant, devant la maison. Jacques
se leva et regarda avec curiosité à l'extérieur. Les haricots avaient bel et
bien germé. En quelques heures, ils étaient devenus des plantes immenses dont
le haut atteignait le ciel. On n'en voyait même pas la fin. Les feuilles et les
troncs formaient un escalier très pratique. »
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vendredi 3 octobre 2014
vendredi 4 juillet 2014
712
« Elle a un sourire pour sa fille, qui est calme,
épuisée par les dernières semaines de folie où elle s'était mordu le bras
jusqu'au sang, où, à moitié nue, elle s'asseyait sur les genoux d'inconnus, où
elle avait peint sa chambre en noir et tenu tête au psychiatre, le gros Suisse
matérialiste, fait-elle, et elle gonfle ses joues. Ce n'est qu'un répit, pas
une délivrance, mère et médecin le savent. Qu'est-ce qu'il fiche sous la terre,
cet idiot ? avait-elle demandé. Quand est-ce qu'il se décidera à remonter enfin
de là ? Maintenant, elle insiste : raconte l'histoire encore une fois, une
dernière fois. Elle mendie comme une gamine et sa mère répond : que veux-tu que
je te raconte ? Elle songe à l'une de ses premières lettres : par les pouvoirs
apostoliques que m'a conférés sa Sainteté le Pape Pie X, je t'autorise à venir
sans culotte. Elle regarde sa fille, distraite. »
mercredi 2 juillet 2014
711
« Le
souvenir des eaux mortes du lac, des cailloux fracturés du rivage, des neiges
fondues du Mont Fuji-Yama et des fleurs de magnolia séchées m'apaisaient, me
poussaient très sereinement vers ma propre disparition. J'avais vécu là le
temps d'une rotation complète des saisons et ne m'imaginais plus les choses
capables de revenir et de reprendre leur cycle tant elles s'étaient lentement
délitées en moi, conduites par l'impérieuse voracité de la forêt. »
lundi 30 juin 2014
710
« Il se tient à la
fenêtre. Et une voix dit : tout passe. Le bien et le mal. La joie et la peine.
Tout passe. »
vendredi 27 juin 2014
709
« Et un match où les coups sont vraiment portés
n’a jamais empêché d’éprouver sainement ceci : que l’adrénaline fait
autant plaisir que le soleil de tous les jours ou quelques verres métaphoriques
avant de mourir. »
vendredi 30 mai 2014
mercredi 28 mai 2014
lundi 26 mai 2014
695
« Et ensuite, objecta Wingless, que voulez-vous
que nous fassions ? Lui demander son avis sur le contrôle des naissances
et le traiter d'ordure s'il ne nous répond pas avec la bonne grâce
requise ? »
vendredi 23 mai 2014
694
« L'incroyable cri bloqua net la fureur du
monomane. Il ne comprit point, sur le coup, ce que son âme était bien près
d'entendre. Cette ride sombre et verticale entre les sourcils de la colère,
dans le blanc visage de la fille, le paralysa, l'induisit à la réflexion :
presque au repentir. »
vendredi 25 avril 2014
682
« Il n'y a
pas 36 façons de pourfendre un homme. II n'y a pas plusieurs manières de porter
un coup, de frapper et de trancher qu'il s'agisse d'un spécialiste ou non,
d'une femme ou d'un enfant. Si l'on veut en chercher d'autres, il n'y a qu'à
porter une botte ou faucher. Tout se résume à vouloir couper l'adversaire, donc
il est tout naturel qu'il y ait peu de façons de le faire. »
mercredi 23 avril 2014
681
« ...nous
sommes allés voir "Peau d'âne". C'est d'une laideur absolue, et
dépourvu entièrement de la moindre idée. Seul intérêt, on voit Delphine Seyrig
sans soutien-gorge et l'on constate que sa poitrine tient bien. »
lundi 21 avril 2014
680
« Dans les mois qui suivirent, près de six cent
cinquante mille hommes affluèrent vers Tchernobyl. Pour abattre les arbres, les
brûler sur de gigantesques bûchers. Des appelés du contingent qui croyaient
participer à de vulgaires manoeuvres. Des régiments entiers se déployèrent
autour de la zone, mais les barrages n'étaient pas rigoureux et il suffisait de
graisser la patte d'un gradé sans scrupule pour entrer ou sortir du périmètre
interdit. Dans les bois circulaient de petites bandes d'hommes armés. Ils
étaient chargés d'abattre le bétail, et aussi les chiens, les chats, de faire
en sorte qu'aucun animal ne s'évade de la zone la plus contaminée. On leur
distribuait de la vodka à foison. Dans cette curieuse partie de campagne
printanière, ils cueillaient des champignons, des fraises, des framboises, s'en
régalaient, se ruaient sur les poulaillers, gobaient les oeufs avant de tirer
en rafales sur la volaille affolée. Les chemins étaient bordés de place en
place de cadavres d'animaux, vaches ou cochons mitraillés à la kalachnikov et
dont la viande se décomposait en attirant de copieux nuages de mouches. »
vendredi 18 avril 2014
679
« Votre
propre vie vous apparaît comme un chaos – vous êtes en plein dedans, tellement
submergés par les détails que vous désespérez d’y trouver un jour le moindre
ordre cohérent, le moindre sens. Alors qu’un étranger – un observateur de votre
vie – peut se déplacer et, avec un peu de chance, trouver un angle de vue qui
lui permette d’en saisir la signification, de repérer les tendances, les
symétries et les coïncidences que vous-mêmes ne pouvez voir. »
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