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vendredi 3 octobre 2014

727



« Le garçon fut réveillé par le soleil qui entrait par la fenêtre. Mais ses rayons étaient plus faibles que d'habitude car ils avaient du mal à passer à travers le feuillage très dense qui se trouvait, maintenant, devant la maison. Jacques se leva et regarda avec curiosité à l'extérieur. Les haricots avaient bel et bien germé. En quelques heures, ils étaient devenus des plantes immenses dont le haut atteignait le ciel. On n'en voyait même pas la fin. Les feuilles et les troncs formaient un escalier très pratique. »

vendredi 4 juillet 2014

712



« Elle a un sourire pour sa fille, qui est calme, épuisée par les dernières semaines de folie où elle s'était mordu le bras jusqu'au sang, où, à moitié nue, elle s'asseyait sur les genoux d'inconnus, où elle avait peint sa chambre en noir et tenu tête au psychiatre, le gros Suisse matérialiste, fait-elle, et elle gonfle ses joues. Ce n'est qu'un répit, pas une délivrance, mère et médecin le savent. Qu'est-ce qu'il fiche sous la terre, cet idiot ? avait-elle demandé. Quand est-ce qu'il se décidera à remonter enfin de là ? Maintenant, elle insiste : raconte l'histoire encore une fois, une dernière fois. Elle mendie comme une gamine et sa mère répond : que veux-tu que je te raconte ? Elle songe à l'une de ses premières lettres : par les pouvoirs apostoliques que m'a conférés sa Sainteté le Pape Pie X, je t'autorise à venir sans culotte. Elle regarde sa fille, distraite. »

mercredi 2 juillet 2014

711



« Le souvenir des eaux mortes du lac, des cailloux fracturés du rivage, des neiges fondues du Mont Fuji-Yama et des fleurs de magnolia séchées m'apaisaient, me poussaient très sereinement vers ma propre disparition. J'avais vécu là le temps d'une rotation complète des saisons et ne m'imaginais plus les choses capables de revenir et de reprendre leur cycle tant elles s'étaient lentement délitées en moi, conduites par l'impérieuse voracité de la forêt. »

lundi 30 juin 2014

710



« Il se tient à la fenêtre. Et une voix dit : tout passe. Le bien et le mal. La joie et la peine. Tout passe. »

vendredi 27 juin 2014

709



« Et un match où les coups sont vraiment portés n’a jamais empêché d’éprouver sainement ceci : que l’adrénaline fait autant plaisir que le soleil de tous les jours ou quelques verres métaphoriques avant de mourir. »

vendredi 30 mai 2014

697

 
 
« Le sexe aussi est un oiseau nocturne. »

mercredi 28 mai 2014

696

 
 
« On est toujours l'embusqué de quelqu'un. »

lundi 26 mai 2014

695

 

« Et ensuite, objecta Wingless, que voulez-vous que nous fassions ? Lui demander son avis sur le contrôle des naissances et le traiter d'ordure s'il ne nous répond pas avec la bonne grâce requise ? »

vendredi 23 mai 2014

694

 
 
« L'incroyable cri bloqua net la fureur du monomane. Il ne comprit point, sur le coup, ce que son âme était bien près d'entendre. Cette ride sombre et verticale entre les sourcils de la colère, dans le blanc visage de la fille, le paralysa, l'induisit à la réflexion : presque au repentir. »

vendredi 25 avril 2014

682



 « Il n'y a pas 36 façons de pourfendre un homme. II n'y a pas plusieurs manières de porter un coup, de frapper et de trancher qu'il s'agisse d'un spécialiste ou non, d'une femme ou d'un enfant. Si l'on veut en chercher d'autres, il n'y a qu'à porter une botte ou faucher. Tout se résume à vouloir couper l'adversaire, donc il est tout naturel qu'il y ait peu de façons de le faire. »

mercredi 23 avril 2014

681



 « ...nous sommes allés voir "Peau d'âne". C'est d'une laideur absolue, et dépourvu entièrement de la moindre idée. Seul intérêt, on voit Delphine Seyrig sans soutien-gorge et l'on constate que sa poitrine tient bien. »

lundi 21 avril 2014

680



« Dans les mois qui suivirent, près de six cent cinquante mille hommes affluèrent vers Tchernobyl. Pour abattre les arbres, les brûler sur de gigantesques bûchers. Des appelés du contingent qui croyaient participer à de vulgaires manoeuvres. Des régiments entiers se déployèrent autour de la zone, mais les barrages n'étaient pas rigoureux et il suffisait de graisser la patte d'un gradé sans scrupule pour entrer ou sortir du périmètre interdit. Dans les bois circulaient de petites bandes d'hommes armés. Ils étaient chargés d'abattre le bétail, et aussi les chiens, les chats, de faire en sorte qu'aucun animal ne s'évade de la zone la plus contaminée. On leur distribuait de la vodka à foison. Dans cette curieuse partie de campagne printanière, ils cueillaient des champignons, des fraises, des framboises, s'en régalaient, se ruaient sur les poulaillers, gobaient les oeufs avant de tirer en rafales sur la volaille affolée. Les chemins étaient bordés de place en place de cadavres d'animaux, vaches ou cochons mitraillés à la kalachnikov et dont la viande se décomposait en attirant de copieux nuages de mouches. »

vendredi 18 avril 2014

679



« Votre propre vie vous apparaît comme un chaos – vous êtes en plein dedans, tellement submergés par les détails que vous désespérez d’y trouver un jour le moindre ordre cohérent, le moindre sens. Alors qu’un étranger – un observateur de votre vie – peut se déplacer et, avec un peu de chance, trouver un angle de vue qui lui permette d’en saisir la signification, de repérer les tendances, les symétries et les coïncidences que vous-mêmes ne pouvez voir. »