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jeudi 16 août 2012

581



«Swanhild la sans père avait pour mère Groa la sorcière. C’était une finnoise, et on racontait que le bateau sur lequel elle naviguait, tandis qu’il longeait les îles Westman, à l’abri de ses côtes, pris dans un violent coup de vent du nord-est, avait été mis en pièces sur les rochers, et que tous ses occupants avaient été capturé dans le filet de Rán1* et noyés, à l’exception de Groa elle-même, qui s’en était tirée grâce à ses pouvoirs magiques. Une chose est sûre : lorsque, le lendemain de la tempête, Asmund le Prêtre descendit sur le rivage, à la recherche de quelques chevaux perdus, il y trouva une femme magnifique, qui portait une robe pourpre et une grande ceinture d’or. Elle était assise sur un rocher et peignait sa chevelure noire, tout en chantant. À ses pieds, gisait un cadavre d’homme, allant et venant dans un bassin au gré du courant. Il lui demanda alors d’où elle venait, et elle répondit :
     – De là où se baignent les cygnes.
     Ensuite, il la questionna sur sa famille. Alors, désignant le cadavre, elle lui confia qu’il en était le seul et dernier représentant. »

mercredi 15 août 2012

580



«  Loin, loin d’ici, existe un beau Pays que nul œil humain n’a jamais vu aux heures de veille. Au-delà du Crépuscule il s’étend, là où l’horizon lointain marque la frontière du jour, et où les nuages, resplendissants de lumière et de couleur, sont comme une promesse de la gloire et de la beauté qui l’entourent.
     Quelquefois il nous est donné de le voir dans nos rêves.
De temps à autre arrivent, doucement, des Anges qui éventent de leurs grandes ailes blanches les fronts en peine, et qui posent leurs mains fraîches sur les yeux des dormeurs. C’est alors que l’esprit de celui qui dort prend son essor. Il s’élève de l’obscurité et des ténèbres de la saison de la nuit. Il cingle à travers les nuages pourpres. Il vogue à travers de vastes étendues de lumière et d’air. À travers le bleu profond du dôme du ciel, il vole ; et contournant l’horizon lointain, il se pose dans le beau Pays Au-delà du Crépuscule. »

dimanche 15 juillet 2012

550



« Mais périssons en résistant et si le néant nous est réservé, faisons que ce soit une injustice. »

samedi 14 juillet 2012

549



« Perfectionne ta physique, et tu comprendras mieux la nature (…) »

vendredi 13 juillet 2012

548



« J'aurais pu lutter contre une vivante, non contre une morte. »

dimanche 29 avril 2012

520



« Mais, se levant derrière elle, il passerait ses bras sous les siens et lui saisirait les deux seins, sachant que cette fois, parce qu'il ne voyait plus son visage, elle ne bougerait pas ; il l'embrasserait sur la nuque en relevant ses cheveux, et à la petite secousse brusque qui passerait le long de son coup, il devinerait ses yeux grands ouverts. »

samedi 28 avril 2012

519



« Tout à l'heure, à peine entrée, Irmgard essayerait l'élasticité du lit d'un coup de reins, comme elle le faisait toujours ; elle le regarderait un instant de côté derrière ses cils, les bras étendus à plat — à peine serait-il assis au bord du lit, un autre coup de reins la mettrait debout, lui tournant le dos, et la jetterait vers la fenêtre qu'elle ouvrirait à deux battants . »

vendredi 27 avril 2012

518



« Le plancher était récuré comme un pont, blanchi de lessive et de sel — on eût dit que les murs même venaient d'être rincés à grande eau. « Il n'est pas possible qu'une chambre soit plus claire » pensa Simon en plissant les yeux de plaisir, et l'air libre et fouetté des vacances l'éclaboussa si brusquement qu'il lança sa valise sur le lit, l'ouvrit, peupla sa penderie en un tour de main et — si soudaine était l'envie de sentir sur sa peau la toile fraîche, et l'air autour de son cou — commença à se déshabiller. Il pensa pourtant qu'il allait infliger à Irmgard, tout à l'heure, la gêne que son enfance avait connue si bien : débarquer en tenue de voyage, une valise à la main, devant ses vêtements clairs, comme une villageoise que promène un train de plaisir... « J'ai un quart d'heure devant moi avant de partir, pensa Simon, je vais me détendre. » Il sentait à sa nuque et à ses talons le toucher glacé du couvre-lit d'indienne. »

jeudi 26 avril 2012

517



« La chambre s'ouvrait sur la mer, juste en face du port — mais plutôt comme s'ouvre sur le décor une avant scène de théâtre, tellement l'impression de proximité était forte, et brusque l'envie de s'accouder au balcon sur lequel donnait la porte-fenêtre : une loge de mer plutôt qu'une chambre, pensa Simon, se rappelant ce nom qui lui plaisait : les voiles des barques passaient si près qu'elles y jetaient de l'ombre, lentes et processionnelles ainsi que les nuages du beau temps. Quand on s'éloignait vers la porte, les entrelacs paresseux des mouettes se nouaient seuls dans l'encadrement et paraissaient la balancer sur l'eau. »