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mercredi 22 octobre 2014

735



« Tintin, conclut-elle en se tapant le menton avec l'index et le médius de la main droite. » 
 

lundi 20 octobre 2014

734



« Il plut pendant tout septembre.
Mes élèves n'étaient pas des monstres : c'étaient des enfants qui avaient peur de tout et riaient sans raison. On m'avait confié la petite classe, non pas la plus petite mais le cours élémentaire; ça faisait beaucoup de petits corps semblables; j'apprenais à les nommer, à les reconnaître, courant sous la pluie vers le trou venteux des préaux, pendant les récréations, tandis que derrière les hautes fenêtres je les observais, et puis tout à coup je ne les voyais plus, rencognés sous un auvent, derrière le corps multiple et cavalier de la pluie. J'étais seul dans la salle d'école. Je regardais sur tout un rang de patères leurs cabans pendus qui fumaient encore des pluies du matin, comme sèchent dans un bivouac les paletots d'une armée naine; je les nommais aussi ces petites défroques, je les attribuais, avec un peu d'émoi. »

vendredi 17 octobre 2014

733



«  Pour moi, la légèreté est liée à la précision et à la détermination, nullement au vague et l’aléatoire. Comme disait Paul Valéry : “Il faut être léger comme l’oiseau, et non comme la plume.” »

mercredi 15 octobre 2014

732



« Une petite tache brille entre les paupières qui battent. La chambre est vide et les volets s'ouvrent dans la poussière. C'est le jour qui entre ou quelque souvenir qui fait pleurer tes yeux. Le paysage du mur - l'horizon de derrière - ta mémoire en désordre et le ciel plus près d'eux. Il y a des arbres et des nuages, des têtes qui dépassent et des mains blessées par la lumière. Et puis c'est un rideau qui tombe et qui enveloppe toutes ces formes dans la nuit. »

lundi 13 octobre 2014

731



--> « Ce qui est tombé,
Ce qui vient,
Ce qui n’est pas dans moi,
Ce qui n’est pas de moi,
Ce qui n’est pas venu de moi,
De vraiment loin de moi,
Venu de loin de moi,
De vraiment loin des ventres, de vraiment loin de ce qu’on sait des ventres,
De ce qu’on sait de l’anatomie des ventres, »

vendredi 10 octobre 2014

730



« When the day is done / Down to earth then sinks the sun / Along with everything that was lost and won / When the day is done. / When the day is done / Hope so much your race will be all run / Then you find you jumped the gun / Have to go back where you began / When the day is done. / When the night is cold / Some get by but some get old / Just to show life's not made of gold / When the night is cold. / When the bird has flown / Got no-one to call your own / Got no place to call your home / When the bird has flown. / When the game's been fought  / You speed the ball across the court / Lost much sooner than you would have thought / Now the game's been fought. / When the party's through / Seems so very sad for you / Didn't do the things you meant to do / Now there's no time to start anew / Now the party's through. / When the day is done / Down to earth then sinks the sun / Along with everything that was lost and won / When the day is done. »

mercredi 8 octobre 2014

729



« Y avait trois petits keupons
Avec des jolis blousons
Et des docs à coke, des ceintures cloutées et des cheveux décolorés

Le premier petit keupon
Faisait de jolies chansons
Et le samedi soir
Avec sa guitare
Il jouait le rock'n'roll
(…)
Le deuxième petit keupon
Faisait pousser du gazon
Et le samedi soir
Broutait dans les squares
Avec ses copains canards

Le troisième petit keupon
Avait de l'imagination
Il rentrait du bar
Tous les samedis soir
Avec son ami Babar »

lundi 6 octobre 2014

728


« Sans s'incliner, il releva jusqu'à ses lèvres et baisa sa main de cygne - après quoi ils restèrent l'un devant l'autre, les yeux dans les yeux, lui jouant avec des pièces de monnaie dans les poches de son pantalon, sous son veston remonté en bosse, elle manipulant son collier, et l'on eût dit que chacun réfléchissait la lumière incertaine à laquelle s'était catastrophiquement réduit tout l'éblouissement de leur accueil réciproque. Elle était Ada plus que jamais, mais un éclat d'élégance nouvelle s'était ajouté à son charme sauvage. Ses cheveux encore plus noirs étaient tirés en arrière et relevés au-dessus de la nuque en un chignon luisant et la ligne Lucette de son cou nu, mince et droit, le frappa comme une surprise déchirante. »




































mercredi 10 septembre 2014

717



« Et personne jusqu’alors n’avait pu décimer ce troupeau de fauves, de bêtes dangereuses qui, à n’importe quel moment, auraient pu nous détruire, sortir des bois, déferler sur les prés et venir nous dévorer. Et personne jusqu’alors n’avait songé à tuer ces animaux menaçants que, cependant, nous ne craignions pas, ces curieux animaux que nous aimions. »

lundi 8 septembre 2014

716



« Not easy to state the change you made.
If I’m alive now, then I was dead,
Though, like a stone, unbothered by it,
Staying put according to habit.
You didn’t just tow me an inch, no—
Nor leave me to set my small bald eye
Skyward again, without hope, of course,
Of apprehending blueness, or stars.
That wasn’t it. I slept, say: a snake
Masked among black rocks as a black rock
In the white hiatus of winter—
Like my neighbors, taking no pleasure
In the million perfectly-chisled
Cheeks alighting each moment to melt
My cheeks of basalt. They turned to tears,
Angels weeping over dull natures,
But didn’t convince me. Those tears froze.
Each dead head had a visor of ice.
And I slept on like a bent finger.
The first thing I was was sheer air
And the locked drops rising in dew
Limpid as spirits. Many stones lay
Dense and expressionless round about.
I didn’t know what to make of it.
I shone, mice-scaled, and unfolded
To pour myself out like a fluid
Among bird feet and the stems of plants.
I wasn’t fooled. I knew you at once.
Tree and stone glittered, without shadows.
My finger-length grew lucent as glass.
I started to bud like a March twig:
An arm and a leg, and arm, a leg.
From stone to cloud, so I ascended.
Now I resemble a sort of god
Floating through the air in my soul-shift
Pure as a pane of ice. It’s a gift. »

vendredi 5 septembre 2014

715



-->
« La morte non è
nel non poter comunicare
ma nel non poter più essere compresi.

La mort, ce n’est pas
de ne pas pouvoir se comprendre
mais de ne plus pouvoir être compris. »

mercredi 3 septembre 2014

714



« Je voulais que mes doigts de poupée pénètrent dans les touches. Je ne voulais pas effleurer le clavier comme une araignée. Je voulais m’enfoncer, me clouer, me fixer, me pétrifier. Je voulais entrer dans le clavier pour entrer à l’intérieur de la musique pour avoir une patrie. Mais la musique bougeait, se pressait. Quand un refrain reprenait, alors seulement s’animait en moi l’espoir que quelque chose comme une gare s’établirait ; je veux dire : un point de départ ferme et sûr ; un lieu depuis lequel partir, depuis le lieu, vers le lieu, en union et fusion avec le lieu. Mais le refrain était trop bref, de sorte que je ne pouvais pas fonder une gare puisque je n’avais qu’un train un peu sorti des rails, qui se contorsionnait et se distordait. Alors j’abandonnai la musique et ses trahisons parce que la musique était toujours plus haut ou plus bas, mais non au centre, dans le lieu de la rencontre et de la fusion. (Toi qui fus ma seule patrie, où te chercher ? Peut-être dans ce poème que j’écris peu à peu.) »

lundi 1 septembre 2014

713



« Hier pourtant, pendant des heures et des heures, j’ai perdu mon mécanisme humain. Si j’en avais le courage, je continuerais à me laisser égarer. Mais j’ai peur de ce qui est nouveau, peur de vivre ce que je ne comprends pas - il me faut toujours la garantie de pouvoir au moins réfléchir à ce que je ne comprends pas - je ne sais pas m’abandonner si je n’ai plus de repères. Comment expliquer que ce qui fait ma plus grande peur soit relié précisément à être ? Et pourtant c’est la seule voie. Comment expliquer que ce soit précisément vivre, quoi que j’aie à vivre, qui constitue ma plus grande peur ? Comment expliquer que je ne supporte pas de voir, uniquement parce que la vie n’est pas telle que je croyais mais tout autre - comme si j’avais su, avant ce qu’elle était ! Pourquoi est-ce que voir entraîne un tel bouleversement ? »

mercredi 11 juin 2014

702



« Les rescapés sont tombés le cul par terre ! Tout nus ! Ils étaient combien ? Peut-être quelques douzaines, dispersés dans les cinq continents. Plus nus que des vers parce qu'ils ne savaient plus rien faire ! Ils avaient des mains dont ils ne savaient plus se servir ! »

lundi 9 juin 2014

701



 « Le côté tragi-comique de la situation me bouleverse tout d'un coup. Je vais être père dans le système de Bételgeuse. Je vais avoir un enfant sur la planète Soror, d'une femme pour laquelle je ressens une grande attirance physique, parfois de la pitié, mais qui a le cerveau d'un animal. »

vendredi 6 juin 2014

700



« J'imaginais parfois la rédemption comme une éjaculation de papillons flottant par milliards dans un sperme d'or, issus de milliards de crânes humains et peints à la strychnine, à la suie et au safran. »

mercredi 4 juin 2014

699



« Et il y a toujours le soma pour calmer votre colère, pour vous réconcilier avec vos ennemis, pour vous rendre patient et vous aider à supporter les ennuis. Autrefois, on ne pouvait accomplir ces choses-là qu'en faisant un gros effort et après des années d'entraînement moral pénible. A présent, on avale deux ou trois comprimés d'un demi-gramme, et voilà. Tout le monde peut être vertueux, à présent. »

lundi 2 juin 2014

698



« Regardez-vous, regardez-vous donc vous-même : une épaule plus haute que l'autre, des jambes tordues, des pieds tout déformés ! Qu'avez-vous fait, qu'êtes-vous devenus à tant travailler ? Vous vous êtes abîmés. Nul besoin de tant travailler. »

lundi 5 mai 2014

686



« Lorsqu’elle voyait un homme, elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer son sexe. Elle ne pensait qu’à l’amour, qu’aux gestes de l’amour, qu’aux douleurs de la passion. Elle aimait éperdument. »

vendredi 2 mai 2014

685



« Il y a des enfants qu'il faut punir, d'autres qu'il faut caresser, d'autres qu'il faut dévorer. »