« Hier
pourtant, pendant des heures et des heures, j’ai perdu mon mécanisme humain. Si
j’en avais le courage, je continuerais à me laisser égarer. Mais j’ai peur de
ce qui est nouveau, peur de vivre ce que je ne comprends pas - il me faut
toujours la garantie de pouvoir au moins réfléchir à ce que je ne comprends pas
- je ne sais pas m’abandonner si je n’ai plus de repères. Comment expliquer que
ce qui fait ma plus grande peur soit relié précisément à être ? Et
pourtant c’est la seule voie. Comment expliquer que ce soit précisément vivre,
quoi que j’aie à vivre, qui constitue ma plus grande peur ? Comment
expliquer que je ne supporte pas de voir, uniquement parce que la vie n’est pas
telle que je croyais mais tout autre - comme si j’avais su, avant ce qu’elle
était ! Pourquoi est-ce que voir entraîne un tel
bouleversement ? »