«Swanhild la sans père avait pour mère Groa la
sorcière. C’était une finnoise, et on racontait que le bateau sur lequel elle
naviguait, tandis qu’il longeait les îles Westman, à l’abri de ses côtes, pris
dans un violent coup de vent du nord-est, avait été mis en pièces sur les
rochers, et que tous ses occupants avaient été capturé dans le filet de Rán1*
et noyés, à l’exception de Groa elle-même, qui s’en était tirée grâce à ses
pouvoirs magiques. Une chose est sûre : lorsque, le lendemain de la tempête,
Asmund le Prêtre descendit sur le rivage, à la recherche de quelques chevaux
perdus, il y trouva une femme magnifique, qui portait une robe pourpre et une
grande ceinture d’or. Elle était assise sur un rocher et peignait sa chevelure
noire, tout en chantant. À ses pieds, gisait un cadavre d’homme, allant et
venant dans un bassin au gré du courant. Il lui demanda alors d’où elle venait,
et elle répondit :
– De là où se baignent les cygnes.
Ensuite, il la questionna sur sa famille. Alors, désignant le cadavre, elle lui confia qu’il en était le seul et dernier représentant. »
– De là où se baignent les cygnes.
Ensuite, il la questionna sur sa famille. Alors, désignant le cadavre, elle lui confia qu’il en était le seul et dernier représentant. »