« Pour
dire les choses autrement : parfois, lorsque j’ai longuement travaillé à mon
nouveau projet, je devine une géographie étrange et invisible. Des films que je
n’ai jamais vus et des livres que je n’ai jamais lus, dont j’ignore jusqu’à
l’existence, se penchent sur mes mots. Leurs racines poussent entre mes lignes,
comme celles de mes phrases entre les leurs. Des vagues et des vagues d’images
inconnues recouvrent les miennes ; celles-ci émergent à la surface et flottent,
légères, vers des endroits dont je n’ai pas la moindre idée. Moi, je n’en sais rien. Je n’en ai qu’une intuition,
vague elle aussi. Alors je me dis simplement que La
Rivière est en crue. »
mardi 31 juillet 2012
lundi 30 juillet 2012
dimanche 29 juillet 2012
samedi 28 juillet 2012
563
« Sa
lèvre inférieure tremblait. Elle en avait marre de pleurer. Il lui semblait
qu'elle n'avait rien fait d'autre ces derniers mois. Si au moins elle y avait
été préparée ! Le contraste était tellement énorme avec le tourbillon de
bonheur qui, avait-elle pensé, allait l'emporter quand elle aurait son
bébé. »
vendredi 27 juillet 2012
562
« Pew,
raconte-moi une histoire.
Quel genre d'histoire, petite?
Une histoire qui finit bien.
Cela n'existe pas.
Quoi, les fins heureuses?
Les fins. »
Quel genre d'histoire, petite?
Une histoire qui finit bien.
Cela n'existe pas.
Quoi, les fins heureuses?
Les fins. »
jeudi 26 juillet 2012
561
« On
est peut-être les gentlemen anglais fair-play, mais on est aussi les enfoirés
de la perfide Albion. »
mercredi 25 juillet 2012
560
« Et
elle souffrirait si j’arrêtais de boire. Elle a investi tant de temps et
d’énergie à populariser le mythe selon lequel mon alcoolisme était le grand
responsable de l’échec de notre mariage que cesser de boire maintenant
passerait presque pour un geste d’hostilité. »
mardi 24 juillet 2012
559
« Dépêche-toi.
Ne tarde pas à raconter cette histoire.
La vie est si courte. Une étendue de mer et de sable, une promenade sur la plage, avant que la marée ne recouvre tout ce que nous avons fait.
Je t'aime.
Les trois mots les plus difficiles au monde à prononcer.
Mais que pourrais-je dire d'autre? »
La vie est si courte. Une étendue de mer et de sable, une promenade sur la plage, avant que la marée ne recouvre tout ce que nous avons fait.
Je t'aime.
Les trois mots les plus difficiles au monde à prononcer.
Mais que pourrais-je dire d'autre? »
lundi 23 juillet 2012
dimanche 22 juillet 2012
557
« En nous
droguant au sentimentalisme et aux émotions bon marché, nous avons fini par
oublier ce que sont les véritables sentiments, s'il a vraiment existé un jour
une chose humaine aussi peu contaminée par la misère et la mesquinerie.
Bienvenue au pays de la faute et de la commisération, cette culture mièvre où
même les victimes sont des bourreaux et les bourreaux des victimes. »
samedi 21 juillet 2012
556
« Tu
fermeras les yeux, attendant. Les paupières sont presque la seule partie de ton
corps que tu puisses bouger à ta guise et cela te rappelle ta nature physique
précaire, ta nudité cachée à l'intérieur de trois combinaisons superposées,
faites de nylon, de plastique, de coton, traitées avec des substances
ignifuges. »
vendredi 20 juillet 2012
555
« La chambre,
par exemple, était un lieu où, nu sous des draps tièdes, et si on restait à
lire, à veiller, sans bouger, sans parler, les souris, non, une souris, elle ou
son frère, ferait une audacieuse apparition, et se hasarderait même sur le couvre-lit,
à leurs pieds, comme si elle suivait un chemin nécessaire, inévitable quel
qu’en soient les dangers nouveaux.
Et elles dévisageaient les deux garçons avec une telle
malice et mêlaient tant d’hésitations, de retours et d’avances effrontées dans leur
passage que, de vermines, elles devenaient êtres nains, êtres fées, proches des
gnomes, des lutins, des servans, de toutes les canailles miniatures qui,
autrefois, peuplaient le monde et ricanaient derrière les gens avant de leur
jouer un tour. »
jeudi 19 juillet 2012
554
« Moi je
dis : "Si tu veux que je daigne
t'aider, crache-moi qui t'es, hidalgo,
et si je te dépêtre pas, qu'enfer m'empeigne
au fond de cette banquise !" Il reprit aussi sec : "Je suis frère Alberigo,
celui des fruits poisonnés du jardin,
qui se reçoit datte pour figue en tel frigo."
"Fuck !" fis-je, "te voilà mort gredin ?"
Et lui à moi : "Si ma viande tient toujours
en l'air sur terre, j'ai pas si soudain
cette science... Mais le séjour
de Tolomée a l'avantage que des fois l'âme y tombe
avant qu'Atropos t'ait donné le bonjour. »
t'aider, crache-moi qui t'es, hidalgo,
et si je te dépêtre pas, qu'enfer m'empeigne
au fond de cette banquise !" Il reprit aussi sec : "Je suis frère Alberigo,
celui des fruits poisonnés du jardin,
qui se reçoit datte pour figue en tel frigo."
"Fuck !" fis-je, "te voilà mort gredin ?"
Et lui à moi : "Si ma viande tient toujours
en l'air sur terre, j'ai pas si soudain
cette science... Mais le séjour
de Tolomée a l'avantage que des fois l'âme y tombe
avant qu'Atropos t'ait donné le bonjour. »
mercredi 18 juillet 2012
553
« Tous
étaient levés maintenant, l'heure se cristallisait
où la soupe d'ordinaire s'apporte,
et chacun se traumatisait
d'un rêve identique. Ici j'entendis clouer une porte
au bas de notre horrible tour ; je vérifiai
en pleine figure mes fils sans qu'un son me sorte.
Je ne bronchai pas, tant me pierrifiais
en dedans ; eux geignaient, et mon mien Anselmuccio pipa :
'Tu nous fais de ces yeux frits, bon papa... quoi qui s'est gâtifié ?' »
où la soupe d'ordinaire s'apporte,
et chacun se traumatisait
d'un rêve identique. Ici j'entendis clouer une porte
au bas de notre horrible tour ; je vérifiai
en pleine figure mes fils sans qu'un son me sorte.
Je ne bronchai pas, tant me pierrifiais
en dedans ; eux geignaient, et mon mien Anselmuccio pipa :
'Tu nous fais de ces yeux frits, bon papa... quoi qui s'est gâtifié ?' »
mardi 17 juillet 2012
552
« Moi,
j'étais le comte Ugolino (tiens ça
certain)
et lui c'était Ruggieri l'archevêque :
maintenant je te dis pourquoi on est si contigus soir et matin.
Que par la résultance de ses idées craspec,
quand je me confiais à lui, j'ai été gaulé
et crôni : pas besoin que je te le dissèque...
Mais ce que tu peux pas avoir extrapolé,
c'est comment mon décès fut qu'une rage :
prêtes-y l'écoute, et admire si l'autre m'a bien désolé. »
et lui c'était Ruggieri l'archevêque :
maintenant je te dis pourquoi on est si contigus soir et matin.
Que par la résultance de ses idées craspec,
quand je me confiais à lui, j'ai été gaulé
et crôni : pas besoin que je te le dissèque...
Mais ce que tu peux pas avoir extrapolé,
c'est comment mon décès fut qu'une rage :
prêtes-y l'écoute, et admire si l'autre m'a bien désolé. »
lundi 16 juillet 2012
551
« La gueule
se leva de son repas d'horreur
à ce punk, puis s'essuya aux cheveux
du crâne dont il avait gobé la face postérieure.
Et s'ouvrant : "Tu veux
que je revive les pires chagrins qui me crèvent le palpitant :
rien qu'y penser ça me rend nerveux...
Mais si mon témoignage sera l'infectant
qui va pourrir de honte ce trahisseur que je goûte,
je peux bien parler et chialer en même temps.
Je sais pas qui t'es, ni par où t'as fait route
jusqu'à cette zone ; mais florentin,
j'ai fort l'impression que tu y es, si j'écoute. »
à ce punk, puis s'essuya aux cheveux
du crâne dont il avait gobé la face postérieure.
Et s'ouvrant : "Tu veux
que je revive les pires chagrins qui me crèvent le palpitant :
rien qu'y penser ça me rend nerveux...
Mais si mon témoignage sera l'infectant
qui va pourrir de honte ce trahisseur que je goûte,
je peux bien parler et chialer en même temps.
Je sais pas qui t'es, ni par où t'as fait route
jusqu'à cette zone ; mais florentin,
j'ai fort l'impression que tu y es, si j'écoute. »
dimanche 15 juillet 2012
samedi 14 juillet 2012
vendredi 13 juillet 2012
jeudi 12 juillet 2012
547
« Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ?
Es ist der Vater mit seinem Kind.
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er fasst ihn sicher, er hält ihn warm.
Es ist der Vater mit seinem Kind.
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er fasst ihn sicher, er hält ihn warm.
Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht ? –
Siehst Vater, du den Erlkönig nicht !
Den Erlenkönig mit Kron’ und Schweif ? –
Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. –
Siehst Vater, du den Erlkönig nicht !
Den Erlenkönig mit Kron’ und Schweif ? –
Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. –
„Du liebes Kind, komm geh’ mit mir !
Gar schöne Spiele, spiel ich mit dir,
Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand.“
Gar schöne Spiele, spiel ich mit dir,
Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand.“
Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht ? –
Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind,
In dürren Blättern säuselt der Wind. –
Was Erlenkönig mir leise verspricht ? –
Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind,
In dürren Blättern säuselt der Wind. –
„Willst feiner Knabe du mit mir geh’n ?
Meine Töchter sollen dich warten schön,
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn,
Und wiegen und tanzen und singen dich ein.“
Meine Töchter sollen dich warten schön,
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn,
Und wiegen und tanzen und singen dich ein.“
Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düsteren Ort ? –
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh’ es genau,
Es scheinen die alten Weiden so grau. –
Erlkönigs Töchter am düsteren Ort ? –
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh’ es genau,
Es scheinen die alten Weiden so grau. –
„Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt,
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt !“
Mein Vater, mein Vater, jetzt fasst er mich an,
Erlkönig hat mir ein Leids getan. –
Dem Vater grauset’s, er reitet geschwind,Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt !“
Mein Vater, mein Vater, jetzt fasst er mich an,
Erlkönig hat mir ein Leids getan. –
Er hält in Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Mühe und Not,
In seinen Armen das Kind war tot. »
mercredi 11 juillet 2012
546
« C’est
l’histoire d’un gars qui dit à un autre:
- Hey…t’as une banane dans l’oreille !
- Quoi ?
- T’as une banane dans l’oreille !
- Quoi ?
- T’as une banane dans l’oreille !
- Parle plus fort, j’ai une banane dans l’oreille
! »
- Hey…t’as une banane dans l’oreille !
- Quoi ?
- T’as une banane dans l’oreille !
- Quoi ?
- T’as une banane dans l’oreille !
mardi 10 juillet 2012
545
« La vie
réelle n’est jamais si bien ordonnée, et elle ne s’interrompt pas sous prétexte
que quelqu’un a remporté une victoire. Là où un roman s’achèverait sur le mot FIN, les événements réels sont suivis par d’autres événements
réels. »
lundi 9 juillet 2012
544
« Tu sais,
le préservatif est la pantoufle de verre de notre génération. Tu l'enfiles
quand tu rencontres quelqu'un que tu ne connais pas. Tu danses toute la nuit,
et ensuite tu le jettes. Le préservatif, je veux dire. Pas l'inconnu. »
dimanche 8 juillet 2012
543
« La vraie
vie a lieu quand nous sommes seuls à penser, à ressentir, perdus dans les
souvenirs, rêveusement conscients de nous-mêmes, des moments
infinitésimaux. »
samedi 7 juillet 2012
542
« Je
ne lis pas de poésie. Je lis les journaux. J'enfonce ma tête entre les pages et
je deviens folle et enragée. »
vendredi 6 juillet 2012
jeudi 5 juillet 2012
mercredi 4 juillet 2012
539
« Confident que j'aime, me promets-tu de toujours
garder mon coeur que je t'ai donné, les pensées qu'à toi seul j'ai exprimées ?
Oh ! Réponds-moi ? Oui, n'est-ce pas, quand même je suis sûre que personne ne
voudra t'écouter si tu te mettais à dire tout ce que je t'ai donné ou confié.
Non, personne n'écouterait les idées d'une folle comme moi. »
mardi 3 juillet 2012
538
« Racontez-moi ce qui vous est arrivé, avec vos
propres mots.
- Mes propres mots ? Une orque m'a dévoré la jambe.
- Je vois, dit-il en gribouillant quelque chose sur son bloc-notes. Vous l'avez vu venir ?
- Quoi ?
- Y avait-il, enfin, une ... quelconque hostilité... entre vous deux ?
- Oui. J'étais jaloux de sa carrière.
- Vraiment ?
- Follement jaloux, oui.
- Vous allez porter plainte ?
- Contre qui ? L'orque ?
- On peut ?
- Sortez d'ici ! »
- Mes propres mots ? Une orque m'a dévoré la jambe.
- Je vois, dit-il en gribouillant quelque chose sur son bloc-notes. Vous l'avez vu venir ?
- Quoi ?
- Y avait-il, enfin, une ... quelconque hostilité... entre vous deux ?
- Oui. J'étais jaloux de sa carrière.
- Vraiment ?
- Follement jaloux, oui.
- Vous allez porter plainte ?
- Contre qui ? L'orque ?
- On peut ?
- Sortez d'ici ! »
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