« Ta grandeur morale, image de l’infini, est
immense comme la réflexion du philosophe, comme l’amour de la femme, comme la
beauté divine de l’oiseau, comme les méditations du poète. Tu es plus beau que
la nuit. »
vendredi 31 janvier 2014
mercredi 29 janvier 2014
645
« Vu l’état
d’avancement de notre culture actuelle, et comment l’on brandit la Torche de la
Science avec plus ou moins d’effet depuis cinq mille ans, en la portant
toujours plus haut; comment, particulièrement à notre époque, non seulement la
Torche brûle toujours, et avec peut-être plus d’acharnement que jamais, mais
d’innombrables chandelles de suif et allumettes soufrées, qui se sont
enflammées à son contact, illuminent dans toutes les directions, si bien
qu’aucun recoin, aucune brèche dans la Nature ou dans l’Art, aussi minimes
soient-ils, ne demeurent enténébrés — un esprit réfléchi pourrait être surpris
de constater que rien jusqu’ici, et en tout cas rien d’un caractère
fondamental, ni en Philosophie ni en Histoire, n’ait été écrit au sujet des Habits. »
lundi 27 janvier 2014
644
« yesterday the cat walked calmly up the driveway
with the mockingbird alive in its mouth,
wings fanned, beautiful wings fanned and flopping,
feathers parted like a woman’s legs,
and the bird was no longer mocking,
it was asking, it was praying
but the cat
striding down through centuries
would not listen. »
vendredi 24 janvier 2014
643
« Dieu sait
pourquoi l’idée me vint alors que, s’il avait pu prévoir la chose, père aurait
aimé emporter sous terre avec lui des objets familiers. À commencer par frère
et moi, songeai-je, mais cette perspective me parut excessive et désemparante.
Bien sûr notre tour viendrait, notre tour de décéder, et le même jour encore ou
peu s’en faut, extrêmement oints, si ça se dit, dociles jusque dans et par la
tombe, car celle de papa, qui semblait exister depuis toujours en quelque
endroit de la plaine qu’il nous restait encore à deviner, constituait une
manière de commandement, un appel donné si j’ose dire depuis la matrice de la
terre, comme tous ses ordres étaient donnés jusque-là depuis la chambre de
l’étage, je dis la chose comme elle m’apparaît. Mais ça pouvait attendre, je
veux dire notre tour, quelques jours du moins, peut-être des semaines, voire
des siècles, car si nous savions de source sûre par mon père que nous étions
mortels jusqu’au trognon et que tout passe ici-bas, papa ne nous avait jamais
précisé combien de temps il faudrait pour que nous cessions de l’être, mortels,
et passions comme cadavres de l’état d’apprenti à celui de compagnon, mon frère
et moi. »
mercredi 22 janvier 2014
642
« MACBETH : Je l’ai vu.
Du sang fut répandu autrefois
Avant que la loi ne plante sur ses pieds le squelette
De l’Etat. Et depuis aussi des meurtres innombrables
Et sans nom. Et il en a toujours été ainsi : quand
La cervelle était dehors, l’homme mourait et après
Plus rien. Aujourd’hui les morts ont de l’avenir.
Vingt trous dans le crâne, le vent passe au travers
La pluie y entre, et ils se relèvent
Et nous chassent de nos chaises ou
Prennent place sur notre pauvre dos
Pour jouer au cheval avec notre majesté. »
Du sang fut répandu autrefois
Avant que la loi ne plante sur ses pieds le squelette
De l’Etat. Et depuis aussi des meurtres innombrables
Et sans nom. Et il en a toujours été ainsi : quand
La cervelle était dehors, l’homme mourait et après
Plus rien. Aujourd’hui les morts ont de l’avenir.
Vingt trous dans le crâne, le vent passe au travers
La pluie y entre, et ils se relèvent
Et nous chassent de nos chaises ou
Prennent place sur notre pauvre dos
Pour jouer au cheval avec notre majesté. »
lundi 20 janvier 2014
641
« Sometimes, when there’s been an accident and
reality is too sudden and strange to comprehend, the surreal will take over.
Action slows to a dreamlike glide, frame by frame; the motion of a hand, a
sentence spoken, fills an eternity. Little things—a cricket on a stem, the
veined branches on a leaf—are magnified, brought from the background in
achingly clear focus. »
vendredi 17 janvier 2014
640
« L'eau, d'une gueule de satyre aux oreilles
foliesques, tombait dans une cuve naturelle de terre rouge et d'herbes vertes
où s'enracinaient des lauriers-roses en touffes compactes. Ce n'était point la
vasque moisie et lépreuse de nos jardins où la source inutile vient inonder une
terre déjà molle de pluie. C'était une naissance de fleurs dans le sol pourpré
du Midi, une fontaine de sève, une urne génitrice d'où la vie ruisselait en
verdures mouvantes, et le vieux satyre, fils de Pan, regardait la jeunesse des
bois descendre éternellement de ses lèvres.
Au-dessous du mascaron cornu, que la blanche Aline prenait pour le diable, deux nymphes de marbre s'enlaçaient, debout et penchées sur le bassin obscur. A la fin de chaque hiver l'amandier les couvrait de ses petites églantines. L'été, elles prenaient sous le soleil toutes les couleurs de la chair. La nuit elles redevenaient déesses. »
Au-dessous du mascaron cornu, que la blanche Aline prenait pour le diable, deux nymphes de marbre s'enlaçaient, debout et penchées sur le bassin obscur. A la fin de chaque hiver l'amandier les couvrait de ses petites églantines. L'été, elles prenaient sous le soleil toutes les couleurs de la chair. La nuit elles redevenaient déesses. »
mercredi 15 janvier 2014
639
« Je dormais dans mon jardin,
selon ma constante habitude, dans l'après-midi. A cette heure de pleine
sécurité, ton oncle se glissa près de moi avec une fiole pleine du jus maudit
de la jusquiame, et m'en versa dans le creux de l'oreille la liqueur lépreuse.
L'effet en est funeste pour le sang de l'homme : rapide comme le vif-argent,
elle s'élance à travers les portes et les allées naturelles du corps, et, par
son action énergique, fait figer et cailler, comme une goutte d'acide fait du
lait, le sang le plus limpide et le plus pur. C'est ce que j'éprouvai ; et tout
à coup je sentis, pareil à Lazare, la lèpre couvrir partout d'une croûte
infecte et hideuse la surface lisse de mon corps. Voilà comment dans mon
sommeil la main d'un frère me ravit à la fois existence, couronne et reine. »
lundi 13 janvier 2014
638
« Quant à moi, je le dis sans hésiter et du fond du
coeur: si, investi de la plus haute autorité, j’avais quelque chose à écrire,
je voudrais le faire de sorte à faire entendre par mes paroles ce que chacun
aurait pu concevoir de vrai touchant ces matières, plutôt que de proposer une
signification unique assez claire pour exclure toutes les autres, fussent-elles
exemptes d’erreurs propres à me choquer. »
vendredi 10 janvier 2014
637
« I
miss you always
when I go to the beach
the sand is wet with
tears that seem mine
although I never weep
and hold you in my
heart with a very real
humor you’d be proud of
the parking lot is
crowded and I stand
rattling my keys the car
is empty as a bicycle
what are you doing now
where did you eat your
lunch and were there
lots of anchovies it
is difficult to think
of you without me in
the sentence you depress
me when you are alone »
when I go to the beach
the sand is wet with
tears that seem mine
although I never weep
and hold you in my
heart with a very real
humor you’d be proud of
the parking lot is
crowded and I stand
rattling my keys the car
is empty as a bicycle
what are you doing now
where did you eat your
lunch and were there
lots of anchovies it
is difficult to think
of you without me in
the sentence you depress
me when you are alone »
mercredi 8 janvier 2014
lundi 6 janvier 2014
635
« C'est le
récit tragique de Melniboné, l'Île aux Dragons. Le récit de grandes ambitions,
de passions monstrueuses. Le récit de sorcelleries, de trahisons, le récit de
nobles idéaux, de souffrances et de joies cyniques, le récit du tourment de
l'amour et de la douceur de la haine. C'est le récit d'Elric de Melniboné,
qu'Elric lui-même très souvent ne devait revoir que dans ses cauchemars. »
vendredi 3 janvier 2014
634
« Voici
l'histoire d'Elric avant que de sa cousine ce seigneur ne devienne le
meurtrier, avant que de Melniboné la chute ne soit. Voici l'histoire de sa
rivalité avec son cousin Yyrkoon et de son amour pour sa cousine Cymoril, avant
que cette rivalité et cet amour Immyr, la Cité qui Rêve, aux pirates des Jeunes
Royaumes et aux flammes ne livrent. L'histoire de deux funestes épées,
Stormbringer et Mournblade, l'histoire de leur découverte et du rôle qu'elles
jouèrent dans le destin d'Elric et de Melniboné - un destin qui devait forger
un destin plus grand encore, celui du monde. L'histoire du Prince Elric,
l'histoire de ce Seigneur des Dragons, de la flotte et du peuple presque humain
qui dominèrent le monde dix mille années durant. »
mercredi 1 janvier 2014
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