mardi 26 juin 2012

531



« Les choses qu'on possède finissent par nous posséder. »

lundi 25 juin 2012

530



« Paralyse moi jusqu'à l'ADN »

dimanche 24 juin 2012

529



« Je suis trop âgé et pas assez mince pour partager mon lit avec autre chose qu'une gueule de bois ou une cigarette. »

samedi 23 juin 2012

528



« Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola. »

vendredi 22 juin 2012

527



« C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien »

jeudi 21 juin 2012

526



« Tout le monde se doute de ce que fera la truie quand elle entre dans le parc aux cochons. Seulement, ladite truie est mieux partagée que l'homme, en ce sens qu'elle n'est que chair et graisse de part en part ; et ce qui peut lui arriver n'est pas bien grave, à condition qu'elle ait sa pâture. Tout au plus, qu'elle fera des petits une fois de plus ; et au terme de la vie, il y a le couteau, ce qui n'est pas bien terrible ni très inquiétant au fond. Elle en sera quitte, avant de s'apercevoir de quoi que ce soit la pauvre fille.Mais l'homme, ça vous a une paire d'yeux avec toute espèce de choses en dedans, tout pêle-mêle. »

mercredi 20 juin 2012

525



« C'est un sentiment si complet, si égoïste que j'en ai presque honte alors que la tristesse m'a toujours paru honorable. Je ne la connaissais pas, elle, mais l'ennui, le regret, plus rarement le remords. Aujourd'hui, quelque chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres. »

mardi 19 juin 2012

524



« Il avait six pieds, moins un ou deux pouces, peut-être ; solidement bâti, il s’avançait droit sur vous, les épaules légèrement voûtées et la tête en avant, avec un regard fixe venu d’en dessous, comme un taureau qui va charger. Sa voix était profonde et forte, et son attitude trahissait une sorte de hauteur morose, qui n’avait pourtant rien d’agressif. On aurait dit d’une réserve qu’il s’imposait à lui-même autant qu’il l’opposait aux autres. D’une impeccable netteté, et toujours vêtu, des souliers au chapeau, de blanc immaculé, il était très populaire dans les divers ports d’Orient, où il exerçait son métier de commis maritime chez les fournisseurs de navires. »

lundi 18 juin 2012

523



« Maintenant nous voilà comme de vrais dandys !
Pourquoi jouer encor les cordonniers ici ? »

mardi 1 mai 2012

522


lundi 30 avril 2012

521



«  Le monstre ne pourra pas s'empêcher de rire, lui dit-elle, et dès l'instant qu'il rit, c'en est fini de lui. »

dimanche 29 avril 2012

520



« Mais, se levant derrière elle, il passerait ses bras sous les siens et lui saisirait les deux seins, sachant que cette fois, parce qu'il ne voyait plus son visage, elle ne bougerait pas ; il l'embrasserait sur la nuque en relevant ses cheveux, et à la petite secousse brusque qui passerait le long de son coup, il devinerait ses yeux grands ouverts. »

samedi 28 avril 2012

519



« Tout à l'heure, à peine entrée, Irmgard essayerait l'élasticité du lit d'un coup de reins, comme elle le faisait toujours ; elle le regarderait un instant de côté derrière ses cils, les bras étendus à plat — à peine serait-il assis au bord du lit, un autre coup de reins la mettrait debout, lui tournant le dos, et la jetterait vers la fenêtre qu'elle ouvrirait à deux battants . »

vendredi 27 avril 2012

518



« Le plancher était récuré comme un pont, blanchi de lessive et de sel — on eût dit que les murs même venaient d'être rincés à grande eau. « Il n'est pas possible qu'une chambre soit plus claire » pensa Simon en plissant les yeux de plaisir, et l'air libre et fouetté des vacances l'éclaboussa si brusquement qu'il lança sa valise sur le lit, l'ouvrit, peupla sa penderie en un tour de main et — si soudaine était l'envie de sentir sur sa peau la toile fraîche, et l'air autour de son cou — commença à se déshabiller. Il pensa pourtant qu'il allait infliger à Irmgard, tout à l'heure, la gêne que son enfance avait connue si bien : débarquer en tenue de voyage, une valise à la main, devant ses vêtements clairs, comme une villageoise que promène un train de plaisir... « J'ai un quart d'heure devant moi avant de partir, pensa Simon, je vais me détendre. » Il sentait à sa nuque et à ses talons le toucher glacé du couvre-lit d'indienne. »

jeudi 26 avril 2012

517



« La chambre s'ouvrait sur la mer, juste en face du port — mais plutôt comme s'ouvre sur le décor une avant scène de théâtre, tellement l'impression de proximité était forte, et brusque l'envie de s'accouder au balcon sur lequel donnait la porte-fenêtre : une loge de mer plutôt qu'une chambre, pensa Simon, se rappelant ce nom qui lui plaisait : les voiles des barques passaient si près qu'elles y jetaient de l'ombre, lentes et processionnelles ainsi que les nuages du beau temps. Quand on s'éloignait vers la porte, les entrelacs paresseux des mouettes se nouaient seuls dans l'encadrement et paraissaient la balancer sur l'eau. »

mercredi 25 avril 2012

516



« J'avais inventé une forme de désintérêt
qui ne me reliait à la réalité,
comme une araignée,
que par un fil invisible »

mardi 24 avril 2012

515



« Tout cela me fait mal à la tête... J’aime mieux ramasser mes feuilles. »

lundi 23 avril 2012

514



« Et voici que les beaux cygnes, l’un après l’autre, troublés, par ce bruit, au profond de leurs sommeils, se détiraient onduleusement la tête de dessous leurs pâles ailes d’argent, – et, sous le poids de l’ombre de Bonhomet, entraient peu à peu dans une angoisse, ayant on ne sait quelle confuse conscience du mortel péril qui les menaçait. Mais, en leur délicatesse infinie, ils souffraient en silence, comme le veilleur, – ne pouvant s’enfuir, puisque la pierre n’était pas jetée ! Et tous les cœurs de ces blancs exilés se mettaient à battre des coups de sourde agonie, – intelligibles et distincts pour l’oreille ravie de l’excellent docteur qui, – sachant bien, lui, ce que leur causait, moralement, sa seule proximité, – se délectait, en des prurits incomparables, de la terrifique sensation que son immobilité leur faisait subir. »

dimanche 22 avril 2012

513



« Qu’il est doux d’encourager les artistes ! se disait-il tout bas. »

samedi 21 avril 2012

512



« Vous aurez papa d'un côté et maman de l'autre et vous ne les apercevrez jamais plus ensemble, ils seront chacun dans une cabane, n'ayez pas peur, ce n'est pas l'histoire du Petit Poucet, papa et maman ne vous abandonneront pas, au contraire, ils se battront pour vous avoir l'un et l'autre, ils deviendront ennemis pour vous garder. Vous verrez, c'est une grande aventure, papa et maman voudront tout le temps vous faire plaisir, vous aurez deux Noël et deux anniversaires, et aussi deux chambres et deux télévisions. [...] Vous pourrez vous permettre presque tout parce que vous souffrirez, vous entendrez dire que vous êtes perturbés, vous aurez de mauvaises notes à l'école et ce sera normal, vous aurez de bonnes notes et ce sera inespéré, vous aurez des migraines, vous aurez mal au ventre et ce sera logique, quoi que vous fassiez ce sera la faute de vos parents séparés. »