mercredi 30 avril 2014

684



« Mentir, quelle joie profonde ! Quelle belle corde pour se pendre ! »

lundi 28 avril 2014

683



« Mais non, Je ne suis pas mort. C'est bien plus pire ! Il faut dire que j'ai tous les inconvénients de la mort sans en avoir les avantages. Un moine sans foi, je suis. Et aussi un forçat innocent. »

vendredi 25 avril 2014

682



 « Il n'y a pas 36 façons de pourfendre un homme. II n'y a pas plusieurs manières de porter un coup, de frapper et de trancher qu'il s'agisse d'un spécialiste ou non, d'une femme ou d'un enfant. Si l'on veut en chercher d'autres, il n'y a qu'à porter une botte ou faucher. Tout se résume à vouloir couper l'adversaire, donc il est tout naturel qu'il y ait peu de façons de le faire. »

mercredi 23 avril 2014

681



 « ...nous sommes allés voir "Peau d'âne". C'est d'une laideur absolue, et dépourvu entièrement de la moindre idée. Seul intérêt, on voit Delphine Seyrig sans soutien-gorge et l'on constate que sa poitrine tient bien. »

lundi 21 avril 2014

680



« Dans les mois qui suivirent, près de six cent cinquante mille hommes affluèrent vers Tchernobyl. Pour abattre les arbres, les brûler sur de gigantesques bûchers. Des appelés du contingent qui croyaient participer à de vulgaires manoeuvres. Des régiments entiers se déployèrent autour de la zone, mais les barrages n'étaient pas rigoureux et il suffisait de graisser la patte d'un gradé sans scrupule pour entrer ou sortir du périmètre interdit. Dans les bois circulaient de petites bandes d'hommes armés. Ils étaient chargés d'abattre le bétail, et aussi les chiens, les chats, de faire en sorte qu'aucun animal ne s'évade de la zone la plus contaminée. On leur distribuait de la vodka à foison. Dans cette curieuse partie de campagne printanière, ils cueillaient des champignons, des fraises, des framboises, s'en régalaient, se ruaient sur les poulaillers, gobaient les oeufs avant de tirer en rafales sur la volaille affolée. Les chemins étaient bordés de place en place de cadavres d'animaux, vaches ou cochons mitraillés à la kalachnikov et dont la viande se décomposait en attirant de copieux nuages de mouches. »

vendredi 18 avril 2014

679



« Votre propre vie vous apparaît comme un chaos – vous êtes en plein dedans, tellement submergés par les détails que vous désespérez d’y trouver un jour le moindre ordre cohérent, le moindre sens. Alors qu’un étranger – un observateur de votre vie – peut se déplacer et, avec un peu de chance, trouver un angle de vue qui lui permette d’en saisir la signification, de repérer les tendances, les symétries et les coïncidences que vous-mêmes ne pouvez voir. »

mercredi 16 avril 2014

678



« Certains délinquants cherchent moins à tirer profit de leurs méfaits qu'à nous présenter des énigmes à résoudre. »




lundi 14 avril 2014

677



« Là-dessus, on y est allés de la castagne en beauté, ricanochant tant et plus du litso, mais sans que ça l'empêche de chanter. Alors on l'a croché aux pattes, si bien qu'il s'est étalé à plat, raide lourd, et qu'un plein baquet de vomi biéreux lui est sorti swoouuush d'un coup. C'était si dégoûtant qu'on lui a shooté dedans, un coup chacun, et alors, à la place de chanson et de vomi, c'est du sang qui est sorti de sa vieille rote dégueulasse. Et puis on a continué notre chemin. »

vendredi 11 avril 2014

676



« Elle se roule dans les mots comme dans une sueur. Elle rue, elle délire. Ça ne fait rien, c'est quelque chose, l'amour d'Irène. »

mercredi 9 avril 2014

675



 « Le problème quand nous somme pauvres, c'est que ça prend tout notre temps. »

lundi 7 avril 2014

674



« Même aux étages supérieurs, personne ne semblait frappé du contraste entre les noceurs bien habillés et le délabrement de l’édifice. Des hommes en smoking bien coupé longeaient les couloirs jonchés de détritus, passaient devant les vide-ordures bouches et les ascenseurs saccagés. Les élégantes soulevaient leurs robes longues pour enjamber les tessons de bouteilles. Les senteurs de coûteuses lotions d’après-rasage se mêlaient à l’arôme des ordures ménagères. »

vendredi 4 avril 2014

673



« Une croix, c’est déjà pénible, mais en avoir tout un tombereau à trimbaler sur les reins, c’est pas une vie! »

mercredi 2 avril 2014

672



« Tant que je suis sur terre, je veux être rassasié
De tout ce qui ravit le coeur d'un être humain. »

lundi 31 mars 2014

671



 « Je m'appelle Nick Corey. Je suis le shérif d'un patelin habité par des soûlauds, des fornicateurs, des incestueux, des feignasses, et des salopiaux de tout acabit. Mon épouse me hait, ma maîtresse m'épuise et la seule femme que j'aime me snobe. Enfin, j'ai une vague idée que tous les coups de pied qui se distribuent dans ce bas monde, c'est mon postérieur qui les reçoit. Eh bien, les gars, ça va cesser. Je ne sais pas comment, mais cet enfer va cesser. »

vendredi 28 mars 2014

670



 « Une nuit donc, il quitta son lit, poussa le chat dans sa cage, prit sa voiture, roula une bonne vingtaine de kilomètres en direction de la campagne et abandonna le chat dans un champ. Tout simplement. Quelqu’un le trouverait, supposa-t-il, lui donnerait à manger, le ramènerait chez lui et tout rentrerait dans l’ordre. »

mercredi 26 mars 2014

669



 « Le terrorisme gauchiste et le terrorisme étatique, quoique que leurs mobiles soient incomparables, sont les deux mâchoires du même piège à con. »

lundi 24 mars 2014

668



« J’ai enroulé un écheveau d’herbes autour de mon poing et j’ai observé les tiges cireuses alignées contre le dos de ma main. C’est ça, le monde réel, me suis-je dit. Fais y plus attention. »

vendredi 21 mars 2014

667



« Jacob de Lafon lit, quelque part, que toute activité
humaine s’organise selon deux vecteurs
opposés : la poussée centrifuge de la paranoïa et
la traction centripète de l’hystérie. »

mercredi 19 mars 2014

666



--> « Elle se moquait de mon émotion devant les symphonies de couleurs dont nous gratifiaient successivement le lever et le coucher du soleil sur ce rocher dominant mer et terre. Je me gardais bien de lui avouer mon malaise de voir s’accomplir la naissance et la mort du jour dans des couleurs qui étaient aussi celles des chair pourries et de l’enfer, et plus secrètement encore, de mes peurs intimes. »

lundi 17 mars 2014

665



« Dans le grenier de la vieille maison, c'est un capharnaüm de malles remplies de livres, de lettres, de papiers de famille, mais aussi de vêtements périmés, de rideaux, de dentelles, de coussins à franges et à ramages. Il y traîne des jouets comme fracassés par le temps : une poupée qui a perdu une jambe, une autre dont le crâne de porcelaine s'est brisé et laisse apparaître le délicat appareil de contrepoids qui fait mouvoir les yeux, petits globes de verre bleus se haussant et s'abaissant sous des paupières immobiles ornées de très longs cils. Les poupées portent des robes à l'image de celles des petites filles et, là-dessous, de précieux petits pantalons blancs serrés contre les cuisses. Un jeu de quilles est étalé sur le plancher. Un cheval de bois éreinté est encore attelé à sa charrette, mais celle-ci n'a plus de roues. Des soldats de plomb fauchés dans leur élan viril gisent dans une boîte de carton. De nombreux couvre-chefs, masculins ou féminins, sont accrochés à des patères ou traînent dans la poussière : des casquettes, des gibus, des canotiers, des chapeaux extravagants ornés d'oiseaux, de fleurs, de plumes, et garnis de rubans, de voiles noirs ou de voilettes. »