samedi 18 août 2012
vendredi 17 août 2012
582
« Tandis
que je marchais parmi les flammes de l’Enfer, et faisais mes délices du
ravissement du génie, que les Anges considèrent comme tourment et folie, je
recueillis quelques-uns de leurs Proverbes ; car de même que les dictons en
usage chez un peuple portent la marque du caractère de celui-ci, j’ai pensé que
les Proverbes de l’Enfer manifestent la nature de la Sagesse Infernale, mieux
qu’aucune description d’édifices ou de vêtements. »
jeudi 16 août 2012
581
«Swanhild la sans père avait pour mère Groa la
sorcière. C’était une finnoise, et on racontait que le bateau sur lequel elle
naviguait, tandis qu’il longeait les îles Westman, à l’abri de ses côtes, pris
dans un violent coup de vent du nord-est, avait été mis en pièces sur les
rochers, et que tous ses occupants avaient été capturé dans le filet de Rán1*
et noyés, à l’exception de Groa elle-même, qui s’en était tirée grâce à ses
pouvoirs magiques. Une chose est sûre : lorsque, le lendemain de la tempête,
Asmund le Prêtre descendit sur le rivage, à la recherche de quelques chevaux
perdus, il y trouva une femme magnifique, qui portait une robe pourpre et une
grande ceinture d’or. Elle était assise sur un rocher et peignait sa chevelure
noire, tout en chantant. À ses pieds, gisait un cadavre d’homme, allant et
venant dans un bassin au gré du courant. Il lui demanda alors d’où elle venait,
et elle répondit :
– De là où se baignent les cygnes.
Ensuite, il la questionna sur sa famille. Alors, désignant le cadavre, elle lui confia qu’il en était le seul et dernier représentant. »
– De là où se baignent les cygnes.
Ensuite, il la questionna sur sa famille. Alors, désignant le cadavre, elle lui confia qu’il en était le seul et dernier représentant. »
mercredi 15 août 2012
580
« Loin, loin d’ici, existe un beau Pays que
nul œil humain n’a jamais vu aux heures de veille. Au-delà du Crépuscule il
s’étend, là où l’horizon lointain marque la frontière du jour, et où les
nuages, resplendissants de lumière et de couleur, sont comme une promesse de la
gloire et de la beauté qui l’entourent.
Quelquefois il nous est donné de le voir dans nos rêves.
De temps à autre arrivent, doucement, des Anges qui éventent de leurs grandes ailes blanches les fronts en peine, et qui posent leurs mains fraîches sur les yeux des dormeurs. C’est alors que l’esprit de celui qui dort prend son essor. Il s’élève de l’obscurité et des ténèbres de la saison de la nuit. Il cingle à travers les nuages pourpres. Il vogue à travers de vastes étendues de lumière et d’air. À travers le bleu profond du dôme du ciel, il vole ; et contournant l’horizon lointain, il se pose dans le beau Pays Au-delà du Crépuscule. »
Quelquefois il nous est donné de le voir dans nos rêves.
De temps à autre arrivent, doucement, des Anges qui éventent de leurs grandes ailes blanches les fronts en peine, et qui posent leurs mains fraîches sur les yeux des dormeurs. C’est alors que l’esprit de celui qui dort prend son essor. Il s’élève de l’obscurité et des ténèbres de la saison de la nuit. Il cingle à travers les nuages pourpres. Il vogue à travers de vastes étendues de lumière et d’air. À travers le bleu profond du dôme du ciel, il vole ; et contournant l’horizon lointain, il se pose dans le beau Pays Au-delà du Crépuscule. »
mardi 14 août 2012
579
« J’évoquerai
ici l’un de ces “quidams”, de ces inconnus vivant dans l’ombre et l’oubli.
Il s’agit de l’un de ces êtres allant par les chemins d’un pas cassé, comme des fleurs malades, d’un individu parmi ceux de la race aristocratique de l’esprit nouveau qui se meurent d’un excès de raffinement et d’un trop luxuriant développement cérébral. »
Il s’agit de l’un de ces êtres allant par les chemins d’un pas cassé, comme des fleurs malades, d’un individu parmi ceux de la race aristocratique de l’esprit nouveau qui se meurent d’un excès de raffinement et d’un trop luxuriant développement cérébral. »
lundi 13 août 2012
578
« Quelle erreur, tu es malade, oui,
gracieuse enfant, vraiment malade.
À coup sûr l’air frais du jardin
te fera du bien. Je t’en prie,
ne livre pas à ces pensées
ta chère et faible tête. Sois calme.
Que ton esprit cesse d’errer.
Prends du mouvement, saute et cours.
Chasse en criant le papillon,
gronde l’air s’il n’est pas assez
chaud. Sois enfant, et d’ici peu
tu auras perdu la couleur
qui, tel un linceul blafard, couvre
ton visage rose. Repousse
toute idée de péché. Il faut
oublier le péché. Peut-être
j’ai péché contre toi, jadis.
Qui voudrait y songer encore ?
De tout chagrin l’oubli est prompt
dès que s’offre un amour auquel
penser. Mais tu ne pleures pas ? »
gracieuse enfant, vraiment malade.
À coup sûr l’air frais du jardin
te fera du bien. Je t’en prie,
ne livre pas à ces pensées
ta chère et faible tête. Sois calme.
Que ton esprit cesse d’errer.
Prends du mouvement, saute et cours.
Chasse en criant le papillon,
gronde l’air s’il n’est pas assez
chaud. Sois enfant, et d’ici peu
tu auras perdu la couleur
qui, tel un linceul blafard, couvre
ton visage rose. Repousse
toute idée de péché. Il faut
oublier le péché. Peut-être
j’ai péché contre toi, jadis.
Qui voudrait y songer encore ?
De tout chagrin l’oubli est prompt
dès que s’offre un amour auquel
penser. Mais tu ne pleures pas ? »
dimanche 12 août 2012
577
samedi 11 août 2012
576
« Mon
habitude était plutôt à d’autres types de poursuites. Le libertinage, dont
j’avais fait ma principale occupation, amusait mes amis. On me demandait
quelles nouvelles aventures avaient occupé mon temps… Mais de cette après-midi,
je ne dis jamais rien, à quiconque. L’impression qu’elle me fit demeure en moi
de manière étrange. C’est un lieu commun de prétendre que certaines rencontres
infléchissent le cours d’une vie, l’orientent dans une direction jusqu’alors
insoupçonnée. De telles expériences, pourtant, ne font qu’ajouter à ce que l’on
est. Il est fréquent d’oublier qui en fut la cause. La vague provoquée s’ajoute
à toutes les autres et on reconnaît là, selon ses convictions, la force du
hasard ou celle du destin. »
jeudi 9 août 2012
575
« J’essayais
d’imaginer Solitude pire
Qu’aucune jamais vue –
Une Expiation Polaire – un Présage dans l’Os
De l’atrocement proche Mort –
Je fouillais l’Irrécupérable
Pour emprunter – mon Double –
Un Réconfort Éperdu sourd
De l’idée que Quelque Part –
À Portée de Pensée –
Demeure une autre Créature
De l’Amour Céleste – oubliée –
Je grattais à notre Paroi
Comme On doit scruter les Murs –
Entre un Jumeau de l’Horreur –et Soi –
Dans des Cellules Contiguës –
Je parvins presque à étreindre sa Main,
Ce devint – une telle Volupté –
Que tout comme de Lui – j’avais pitié –
Peut-être avait-il – pitié de moi – »
Qu’aucune jamais vue –
Une Expiation Polaire – un Présage dans l’Os
De l’atrocement proche Mort –
Je fouillais l’Irrécupérable
Pour emprunter – mon Double –
Un Réconfort Éperdu sourd
De l’idée que Quelque Part –
À Portée de Pensée –
Demeure une autre Créature
De l’Amour Céleste – oubliée –
Je grattais à notre Paroi
Comme On doit scruter les Murs –
Entre un Jumeau de l’Horreur –et Soi –
Dans des Cellules Contiguës –
Je parvins presque à étreindre sa Main,
Ce devint – une telle Volupté –
Que tout comme de Lui – j’avais pitié –
Peut-être avait-il – pitié de moi – »
mercredi 8 août 2012
574
« Cependant,
aussi sûr que mon âme existe, je crois que la perversité est une des primitives
impulsions du cœur humain, — une des indivisibles premières facultés ou
sentiments qui donnent la direction au caractère de l’homme. Qui ne s’est pas
surpris cent fois commettant une action sotte ou vile, par la seule raison
qu’il savait devoir ne pas la commettre ? »
mardi 7 août 2012
lundi 6 août 2012
572
« Nous
sommes ici pour votre perte, pour vous faire damner. Nous sommes les pensées,
les idées mauvaises, les tentations, les manies, les peurs, les
soupçons. »
dimanche 5 août 2012
samedi 4 août 2012
570
« Ripe
Mulberries*
Under the spreading
mulberry tree
When the purple fruit was falling free,
I got horny and had some nooky
With my hot cooky
And she had some with me.
When the purple fruit was falling free,
I got horny and had some nooky
With my hot cooky
And she had some with me.
vendredi 3 août 2012
569
« La grippe
porcine. Le paludisme. La dysenterie. Les occlusions intestinales. Les crises
de folie liées au décalage horaire. Les coups de soleil. La lèpre…
Certains pays passent
six mois de l’année sans jamais voir le soleil.
À l’étranger, les
étrangers parlent tous étranger.
Pour voyager, il faut
préparer ses valises.
Et qui va s’occuper
des poissons rouges ?
Selon un sondage
réalisé auprès d’un échantillon représentatif de voyageurs de commerce, les
accidents de la route frappent davantage les usagers de la route.
Sur une durée plus ou moins longue, on n’est jamais
sûr du temps qu’il va faire. »
jeudi 2 août 2012
568
« Tout le monde
vous le dira, les voyages forment la jeunesse. Or, il est notoriété publique
que les jeunes sont tous des cons.
Les étrangers sont
les cibles favorites des racistes et autres maigres-penseurs. Or, à l’étranger,
vous êtes vous-même un étranger. Mieux vaut donc rester chez soi afin de
pouvoir conspuer sereinement ces envahisseurs qui viennent manger notre pain et
séduire nos filles.
mercredi 1 août 2012
567
« Quand
reviennent les tristes jours,
Où ne chante plus la fauvette,
Quand l’hiver, glaçant les amours,
Met son manteau gris sur nos têtes,
Pour évoquer le doux printemps,
Il me suffit tout simplement
Où ne chante plus la fauvette,
Quand l’hiver, glaçant les amours,
Met son manteau gris sur nos têtes,
Pour évoquer le doux printemps,
Il me suffit tout simplement
Refrain
(avec sentiment)
De fixer tes poils bleus!Tes poils bleus!
Aussi bleus
Que l’azur des deux!
Oui, dans ta barbe, mon Daniel,
Je crois revoir le ciel!
Le ciel! »
mardi 31 juillet 2012
566
« Pour
dire les choses autrement : parfois, lorsque j’ai longuement travaillé à mon
nouveau projet, je devine une géographie étrange et invisible. Des films que je
n’ai jamais vus et des livres que je n’ai jamais lus, dont j’ignore jusqu’à
l’existence, se penchent sur mes mots. Leurs racines poussent entre mes lignes,
comme celles de mes phrases entre les leurs. Des vagues et des vagues d’images
inconnues recouvrent les miennes ; celles-ci émergent à la surface et flottent,
légères, vers des endroits dont je n’ai pas la moindre idée. Moi, je n’en sais rien. Je n’en ai qu’une intuition,
vague elle aussi. Alors je me dis simplement que La
Rivière est en crue. »
lundi 30 juillet 2012
dimanche 29 juillet 2012
samedi 28 juillet 2012
563
« Sa
lèvre inférieure tremblait. Elle en avait marre de pleurer. Il lui semblait
qu'elle n'avait rien fait d'autre ces derniers mois. Si au moins elle y avait
été préparée ! Le contraste était tellement énorme avec le tourbillon de
bonheur qui, avait-elle pensé, allait l'emporter quand elle aurait son
bébé. »
vendredi 27 juillet 2012
562
« Pew,
raconte-moi une histoire.
Quel genre d'histoire, petite?
Une histoire qui finit bien.
Cela n'existe pas.
Quoi, les fins heureuses?
Les fins. »
Quel genre d'histoire, petite?
Une histoire qui finit bien.
Cela n'existe pas.
Quoi, les fins heureuses?
Les fins. »
jeudi 26 juillet 2012
561
« On
est peut-être les gentlemen anglais fair-play, mais on est aussi les enfoirés
de la perfide Albion. »
mercredi 25 juillet 2012
560
« Et
elle souffrirait si j’arrêtais de boire. Elle a investi tant de temps et
d’énergie à populariser le mythe selon lequel mon alcoolisme était le grand
responsable de l’échec de notre mariage que cesser de boire maintenant
passerait presque pour un geste d’hostilité. »
mardi 24 juillet 2012
559
« Dépêche-toi.
Ne tarde pas à raconter cette histoire.
La vie est si courte. Une étendue de mer et de sable, une promenade sur la plage, avant que la marée ne recouvre tout ce que nous avons fait.
Je t'aime.
Les trois mots les plus difficiles au monde à prononcer.
Mais que pourrais-je dire d'autre? »
La vie est si courte. Une étendue de mer et de sable, une promenade sur la plage, avant que la marée ne recouvre tout ce que nous avons fait.
Je t'aime.
Les trois mots les plus difficiles au monde à prononcer.
Mais que pourrais-je dire d'autre? »
lundi 23 juillet 2012
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