« Tu vois à
présent comment tout s’enchaîne. Dans notre monde, les Turcs, pas plus que les
Russes et les peuples d’Afrique, n’ont rien subi de semblable à la dévastation
dont l’Europe de l’ouest a été la victime. C’est pourquoi les Turcs n’ont pas
rencontré d’opposition lorsqu’ils se sont aventurés vers l’ouest. En 1420 ils
prennent Constantinople que tu connais sous le nom d’Istanbul. En 1440 ils sont
à Vienne, en 1460 à Paris, en 1490 à Londres. Et en même temps les Arabes
venant d’Afrique du Nord occupent une fois de plus l’Espagne, et l’Italie
par-dessus le marché. Puis les Turcs et les Arabes se querellent, et quand est
dissipée la fumée des canons, les Turcs sont maîtres de toute l’Europe à
l’exception de la Russie. Et les Russes ont fait la même chose dans la
direction opposée, descendant de Sibérie pour s’emparer de la Chine, du Japon,
puis du reste de l’Asie. »