« When the day
is done / Down to earth then sinks the sun / Along with
everything that was lost and won / When the day is
done. / When the day is done / Hope so much your race will
be all run / Then you find you jumped the gun / Have to go
back where you began / When the day is done. / When the
night is cold / Some get by but some get old / Just to show
life's not made of gold / When the night is cold. / When
the bird has flown / Got no-one to call your own / Got no
place to call your home / When the bird has flown. / When
the game's been fought / You speed the ball across the
court / Lost much sooner than you would have thought / Now
the game's been fought. / When the party's through / Seems
so very sad for you / Didn't do the things you meant to
do / Now there's no time to start anew / Now the party's
through. / When the day is done / Down to earth then sinks
the sun / Along with everything that was lost and
won / When the day is done. »
vendredi 10 octobre 2014
mercredi 8 octobre 2014
729
« Y
avait trois petits keupons
Avec des jolis blousons
Et des docs à coke, des ceintures cloutées et des cheveux décolorés
Le premier petit keupon
Faisait de jolies chansons
Et le samedi soir
Avec sa guitare
Il jouait le rock'n'roll
Avec des jolis blousons
Et des docs à coke, des ceintures cloutées et des cheveux décolorés
Le premier petit keupon
Faisait de jolies chansons
Et le samedi soir
Avec sa guitare
Il jouait le rock'n'roll
(…)
Le deuxième petit keuponFaisait pousser du gazon
Et le samedi soir
Broutait dans les squares
Avec ses copains canards
Le troisième petit keupon
Avait de l'imagination
Il rentrait du bar
Tous les samedis soir
Avec son ami Babar »
lundi 6 octobre 2014
728
« Sans
s'incliner, il releva jusqu'à ses lèvres et baisa sa main de cygne - après quoi
ils restèrent l'un devant l'autre, les yeux dans les yeux, lui jouant avec des
pièces de monnaie dans les poches de son pantalon, sous son veston remonté en
bosse, elle manipulant son collier, et l'on eût dit que chacun réfléchissait la
lumière incertaine à laquelle s'était catastrophiquement réduit tout
l'éblouissement de leur accueil réciproque. Elle était Ada plus que jamais,
mais un éclat d'élégance nouvelle s'était ajouté à son charme sauvage. Ses
cheveux encore plus noirs étaient tirés en arrière et relevés au-dessus de la
nuque en un chignon luisant et la ligne Lucette de son cou nu, mince et droit,
le frappa comme une surprise déchirante. »
vendredi 3 octobre 2014
727
« Le
garçon fut réveillé par le soleil qui entrait par la fenêtre. Mais ses rayons
étaient plus faibles que d'habitude car ils avaient du mal à passer à travers
le feuillage très dense qui se trouvait, maintenant, devant la maison. Jacques
se leva et regarda avec curiosité à l'extérieur. Les haricots avaient bel et
bien germé. En quelques heures, ils étaient devenus des plantes immenses dont
le haut atteignait le ciel. On n'en voyait même pas la fin. Les feuilles et les
troncs formaient un escalier très pratique. »
mercredi 1 octobre 2014
726
« je vois
l’homme sous la femme et la femme sous l’homme, je vois le sexe de la femme
autour du sexe de l’homme, je vois le doigt de la femme dans l’anus de l’homme,
je vois le majeur de l’homme dans l’anus de la femme, je vois le sexe de
l’homme dans le sexe de la femme »
lundi 29 septembre 2014
725
« Dans
la nuit
Dans la nuit
Je me suis uni à la nuit
A la nuit sans limites
A la nuit
Dans la nuit
Je me suis uni à la nuit
A la nuit sans limites
A la nuit
Mienne,
belle, mienne
NuitNuit de naissance
Qui m’emplit de mon cri
De mes épis.
Toi qui m’envahis
Qui fais houle
Qui fais houle tout autour
Et fume, es fort dense
Et mugis
Es la nuit.
Nuit qui gît, nuit implacable.
Et sa fanfare, et sa plage
Sa plage en haut, sa plage partout,
Sa plage boit, son poids est roi, et tout ploie sous lui
Sous lui, sous plus ténu qu’un fil
Sous la nuit
La Nuit. »
vendredi 26 septembre 2014
724
mercredi 24 septembre 2014
723
« Pendant la Terreur, quand l’aube emportait les
charrettes à la bascule, un poète anglais s’exclamait d’un vers “Sleep no
more !”. C’est un “Dream no more !” qui est à l’ordre du jour. Je ne
dis pas que j’y parviens, je dis que j’y suis. »
lundi 22 septembre 2014
722
« De ce
point de vue, il n’est pas exagéré de dire que toute l’histoire est une
histoire entièrement privée d’entendement, ce qui en fait du même coup une
histoire parfaitement morte. »
vendredi 19 septembre 2014
721
« Je
cherche un être à envahir
Montagne de fluide, paquet divin,
Où es-tu mon autre pôle ? Etrennes toujours remises,
Où es-tu marée montante ?
Refouler en toi le bain brisant de mon intolérable tension !
Te pirater. »
Montagne de fluide, paquet divin,
Où es-tu mon autre pôle ? Etrennes toujours remises,
Où es-tu marée montante ?
Refouler en toi le bain brisant de mon intolérable tension !
Te pirater. »
mercredi 17 septembre 2014
720
« —
Je me suis promenée au bord de la Folie. —
Aux
questions de mon cœur,
S’il ne les posait point,
Ma compagne cédait,
Tant est inventive l’absence.
Et ses yeux en décrue comme le Nil violet
Semblaient compter sans fin leurs gages s’allongeant
Dessous les pierres fraîches.
La Folie se coiffait de longs roseaux coupants. S’il ne les posait point,
Ma compagne cédait,
Tant est inventive l’absence.
Et ses yeux en décrue comme le Nil violet
Semblaient compter sans fin leurs gages s’allongeant
Dessous les pierres fraîches.
Quelque part ce ruisseau vivait sa double vie.
L’or cruel de son nom soudain envahisseur
Venait livrer bataille à la fortune adverse. »
lundi 15 septembre 2014
719
« Il y a du
sublime à gaspiller une vie qui pourrait être utile,
à ne jamais réaliser une œuvre qui serait forcément belle,
à abandonner à mi-chemin la route assurée du succès.
Pourquoi l’art est-il beau ?
Parce qu’il est inutile.
Pourquoi la vie est-elle si laide ?
Parce qu’elle est un tissu de buts, de desseins et d’intentions.
Tous ses chemins sont tracés pour aller d’un point à un autre.
Je donnerais beaucoup pour un chemin conduisant d’un lieu
D’où personne ne vient, vers un lieu où personne ne va.
La beauté des ruines ?
Celle de ne plus servir à rien. »
à ne jamais réaliser une œuvre qui serait forcément belle,
à abandonner à mi-chemin la route assurée du succès.
Pourquoi l’art est-il beau ?
Parce qu’il est inutile.
Pourquoi la vie est-elle si laide ?
Parce qu’elle est un tissu de buts, de desseins et d’intentions.
Tous ses chemins sont tracés pour aller d’un point à un autre.
Je donnerais beaucoup pour un chemin conduisant d’un lieu
D’où personne ne vient, vers un lieu où personne ne va.
La beauté des ruines ?
Celle de ne plus servir à rien. »
vendredi 12 septembre 2014
718
« Vois
la brûlure que fait en ce monde l’instant d’avant les choses tu es la pensée de
cet instant et sa chair hélas.
Il n’y aura plus jamais de place pour toi entre la folie et l’oubli et la folie de toutes les flammes
Courage va Tu as planté la hache les heures sont tes
prisonnières Déjà quand c’est le soir et que l’air change de couleur tu
regardes en te penchant à droit à gauche comme un piéton à travers les arbres
d’un pays inconnu tu fais tourner les yeux avec les derniers feux du jour tu
marches tantôt doucement tantôt vite comme si tu suivais quelqu’unIl n’y aura plus jamais de place pour toi entre la folie et l’oubli et la folie de toutes les flammes
A force de trouver partout la tristesse tu n’auras plus qu’elle à quitter quand le moment sera venu Une chanson est dans le jour tu ne sais plus si c’est le vent ou bien la peur du vent d’ici tu ne sais plus quand elle t’éveille si ce cœur c’est ta vie ou bien si c’est ta peine
Tu as deviné dans tous les cœurs un peu de la tristesse que personne ne connaît comme toi Et c’est toute ta force en ce monde d’avoir les mains fermées sur ce qui nous ferait peut-être mourir »
mercredi 10 septembre 2014
717
« Et personne jusqu’alors n’avait pu décimer ce
troupeau de fauves, de bêtes dangereuses qui, à n’importe quel moment, auraient
pu nous détruire, sortir des bois, déferler sur les prés et venir nous dévorer.
Et personne jusqu’alors n’avait songé à tuer ces animaux menaçants que,
cependant, nous ne craignions pas, ces curieux animaux que nous aimions. »
lundi 8 septembre 2014
716
« Not
easy to state the change you made.
If I’m alive now, then I was dead,
Though, like a stone, unbothered by it,
Staying put according to habit.
You didn’t just tow me an inch, no—
Nor leave me to set my small bald eye
Skyward again, without hope, of course,
Of apprehending blueness, or stars.
If I’m alive now, then I was dead,
Though, like a stone, unbothered by it,
Staying put according to habit.
You didn’t just tow me an inch, no—
Nor leave me to set my small bald eye
Skyward again, without hope, of course,
Of apprehending blueness, or stars.
That
wasn’t it. I slept, say: a snake
Masked among black rocks as a black rock
In the white hiatus of winter—
Like my neighbors, taking no pleasure
In the million perfectly-chisled
Cheeks alighting each moment to melt
My cheeks of basalt. They turned to tears,
Angels weeping over dull natures,
But didn’t convince me. Those tears froze.
Each dead head had a visor of ice.
Masked among black rocks as a black rock
In the white hiatus of winter—
Like my neighbors, taking no pleasure
In the million perfectly-chisled
Cheeks alighting each moment to melt
My cheeks of basalt. They turned to tears,
Angels weeping over dull natures,
But didn’t convince me. Those tears froze.
Each dead head had a visor of ice.
And I
slept on like a bent finger.
The first thing I was was sheer air
And the locked drops rising in dew
Limpid as spirits. Many stones lay
Dense and expressionless round about.
I didn’t know what to make of it.
I shone, mice-scaled, and unfolded
To pour myself out like a fluid
Among bird feet and the stems of plants.
I wasn’t fooled. I knew you at once.
The first thing I was was sheer air
And the locked drops rising in dew
Limpid as spirits. Many stones lay
Dense and expressionless round about.
I didn’t know what to make of it.
I shone, mice-scaled, and unfolded
To pour myself out like a fluid
Among bird feet and the stems of plants.
I wasn’t fooled. I knew you at once.
Tree
and stone glittered, without shadows.
My finger-length grew lucent as glass.
I started to bud like a March twig:
An arm and a leg, and arm, a leg.
From stone to cloud, so I ascended.
Now I resemble a sort of god
Floating through the air in my soul-shift
Pure as a pane of ice. It’s a gift. »
My finger-length grew lucent as glass.
I started to bud like a March twig:
An arm and a leg, and arm, a leg.
From stone to cloud, so I ascended.
Now I resemble a sort of god
Floating through the air in my soul-shift
Pure as a pane of ice. It’s a gift. »
vendredi 5 septembre 2014
715
« La
morte non è
nel non poter comunicare
ma nel non poter più essere compresi.
nel non poter comunicare
ma nel non poter più essere compresi.
de ne pas pouvoir se comprendre
mais de ne plus pouvoir être compris. »
mercredi 3 septembre 2014
714
« Je
voulais que mes doigts de poupée pénètrent dans les touches. Je ne voulais pas
effleurer le clavier comme une araignée. Je voulais m’enfoncer, me clouer, me
fixer, me pétrifier. Je voulais entrer dans le clavier pour entrer à
l’intérieur de la musique pour avoir une patrie. Mais la musique bougeait, se
pressait. Quand un refrain reprenait, alors seulement s’animait en moi l’espoir
que quelque chose comme une gare s’établirait ; je veux dire : un
point de départ ferme et sûr ; un lieu depuis lequel partir, depuis le
lieu, vers le lieu, en union et fusion avec le lieu. Mais le refrain était trop
bref, de sorte que je ne pouvais pas fonder une gare puisque je n’avais qu’un
train un peu sorti des rails, qui se contorsionnait et se distordait. Alors
j’abandonnai la musique et ses trahisons parce que la musique était toujours
plus haut ou plus bas, mais non au centre, dans le lieu de la rencontre et de
la fusion. (Toi qui fus ma seule patrie, où te chercher ? Peut-être dans
ce poème que j’écris peu à peu.) »
lundi 1 septembre 2014
713
« Hier
pourtant, pendant des heures et des heures, j’ai perdu mon mécanisme humain. Si
j’en avais le courage, je continuerais à me laisser égarer. Mais j’ai peur de
ce qui est nouveau, peur de vivre ce que je ne comprends pas - il me faut
toujours la garantie de pouvoir au moins réfléchir à ce que je ne comprends pas
- je ne sais pas m’abandonner si je n’ai plus de repères. Comment expliquer que
ce qui fait ma plus grande peur soit relié précisément à être ? Et
pourtant c’est la seule voie. Comment expliquer que ce soit précisément vivre,
quoi que j’aie à vivre, qui constitue ma plus grande peur ? Comment
expliquer que je ne supporte pas de voir, uniquement parce que la vie n’est pas
telle que je croyais mais tout autre - comme si j’avais su, avant ce qu’elle
était ! Pourquoi est-ce que voir entraîne un tel
bouleversement ? »
vendredi 4 juillet 2014
712
« Elle a un sourire pour sa fille, qui est calme,
épuisée par les dernières semaines de folie où elle s'était mordu le bras
jusqu'au sang, où, à moitié nue, elle s'asseyait sur les genoux d'inconnus, où
elle avait peint sa chambre en noir et tenu tête au psychiatre, le gros Suisse
matérialiste, fait-elle, et elle gonfle ses joues. Ce n'est qu'un répit, pas
une délivrance, mère et médecin le savent. Qu'est-ce qu'il fiche sous la terre,
cet idiot ? avait-elle demandé. Quand est-ce qu'il se décidera à remonter enfin
de là ? Maintenant, elle insiste : raconte l'histoire encore une fois, une
dernière fois. Elle mendie comme une gamine et sa mère répond : que veux-tu que
je te raconte ? Elle songe à l'une de ses premières lettres : par les pouvoirs
apostoliques que m'a conférés sa Sainteté le Pape Pie X, je t'autorise à venir
sans culotte. Elle regarde sa fille, distraite. »
mercredi 2 juillet 2014
711
« Le
souvenir des eaux mortes du lac, des cailloux fracturés du rivage, des neiges
fondues du Mont Fuji-Yama et des fleurs de magnolia séchées m'apaisaient, me
poussaient très sereinement vers ma propre disparition. J'avais vécu là le
temps d'une rotation complète des saisons et ne m'imaginais plus les choses
capables de revenir et de reprendre leur cycle tant elles s'étaient lentement
délitées en moi, conduites par l'impérieuse voracité de la forêt. »
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